Bien entendu, chacun arbitre comme il le souhaite ses actifs et son patrimoine.
Je ferai ici un simple rappel de ma position, qui n'a pas fondamentalement changé :
- Ce n'est pas parce que je recommande d'avoir 5 à 7% d'or à titre d'assurance que je considère la reprise de l'inflation (ou l'hyperinflation) comme une hypothèse probable sur les deux ans à venir. Bien au contraire !
Une assurance est par définition un moyen de se protéger contre un évènement peu probable mais susceptible d'être très coûteux.
Il y a une énorme différence entre détenir 5 à 7% de son patrimoine en or (et/ou pourquoi pas une petite part d'actions pétrolières) et adopter une stratégie à 80 ou 100% inflationniste, c'est à dire arbitrer son cash et ses positions baissières éventuelles en faveur d'actifs dits "tangibles" (matières premières en particulier), qui ont fortement chuté en 2008 et continueront de le faire tant que le contexte restera déflationniste.
- La déclaration de la FED hier (baisse des taux près de 0% et adoption de mesures "non conventionnelles" de quantitative easing) correspondent précisément à ce que j'avais annoncé le 19 novembre.
J'ai eu l'occasion d'expliquer pourquoi je ne crois pas que cette politique sera capable de contrer la déflation en cours, et que l'augmentation rapide d'agrégats monétaires comme M1 ou M2 n'est pas un indicateur de reprise d'inflation dans ce contexte particulier. La marge de manoeuvre des états est loin d'être illimitée.
- Les taux longs (dans un mouvement de baisse sans précédent historique), les matières premières continuent de pointer massivement vers la déflation. Aussi bien aux US (taux à 10 ans US à 2,12%) qu'ailleurs (taux à 10 ans proches de 3% en Allemagne et de 1,5% au Japon...même en Grande-Bretagne, et malgré la faiblesse actuelle de la livre, ils sont actuellement à seulement 3,2%)
Le pétrole en particulier s'approche ce soir de la limite des 40$. Les marchés continuent donc d'anticiper un contexte fortement déflationniste et nous sommes toujours, malgré les gesticulations de la FED et de l'état US, dans ce contexte ou le cash gagne du pouvoir d'achat face à la quasi-totalité des actifs (du point de vue de l'épargnant, qui est celui qui nous intéresse ici, c'est bien cette définition de la déflation qui compte).
J'attire donc l'attention des lecteurs sur le danger qu'il y a à vouloir anticiper un changement de tendance qui pourrait arriver bien plus tard que certains ne l'imaginent.
Sur les indices enfin, nous progressons à mon avis vers la fin du rebond technique : certains indicateurs (nova/ursa ratio et put/call ratio) donnent déjà des signaux de vente assez nets, mais d'autres (VIX, bull/bear ratio) restent en retrait. Un point d'entrée correct pour des positions baissières pourrait se situer vers 3400 sur le CAC ou 940-950 sur le SP500 (simple avis d'investisseur amateur bien entendu !)
Cash remains king...