"Très jeune déjà, dans les rues de ma ville, j'étais déconcerté par l'anonymat des gens autour de moi. L'indifférence qu'ils se témoignent dans les lieux bondés me paraissait contredire l'idée communément admise selon laquelle les villes ont été créées pour garantir la sécurité."
New York, dans les années 30. Pincus Pleatnick est devenu presque invisible, par commodité, pour éviter les désagréments. Un jour, pourtant, il lit sa propre mort dans la rubrique nécrologique du Daily News. Immédiatement, il appelle la responsable qui refuse de reconnaître son erreur. Furieux, il sort de chez lui prendre l'air. Mais il est loin de se douter que tous ceux qui vont lire la rubrique vont bel et bien le considérer comme mort et agir en conséquence... Morris, lui, a un don, celui de guérison. Mais personne n'a l'air de s'en préoccuper... Hilda, enfin, bibliothécaire, s'est occupée toute sa vie de son père. Lorsque ce dernier meurt, elle s'entiche d'un collègue qu'elle n'avait jamais remarqué, la cinquantaine sonnante, entièrement dévoué à sa mère malade...
L'anonymat dans la foule, la solitude dans une ville surpeuplée, voici le thème de ce dernier volet de la trilogie sur New-York. On préfère ignorer l'autre pour se protéger. C'est oublier qu'on est tout aussi vulnérable sans l'autre. Une bien belle leçon de vie que nous donne là Will Eisner.
EISNER, Will. - New York trilogie : 3. Les Gens. - Delcourt, 2008. - 111 planches. - (Contrebande). - ISBN 978-2-7560-0953-7 : 12,90 €.