J'ai un "stop-pub" sur ma boîte aux lettres, je réduis ma consommation d'eau, d'électricité, je n'ai pas de voitures, j'utilise le moins possible de produits ménagers dégradant l'environnement, je mange local et parfois bio, cultive un petit potager à la belle saison sans produit... chacun d'entre nous fait, j'en suis persuadé, quelques efforts pour adoucir le sort qui semble pendre au nez de la planète! Et pourtant...
Cet article se veut une contribution au réseau freemen auquel j'appartiens depuis l'origine de ce blog ou presque. J'ai l'intention d'expliquer de façon simple la raison pour laquelle je ne crois pas aux éco-gestes! Et au diable les critiques, si mon argumentaire ne convainc pas, c'est que je ne suis pas bon!
La société s'individualise de plus en plus, c'est un fait difficilement contestable. Je ne dis pas pour autant que la solidarité n'existe plus, mais force est de constater que "le vivre ensemble", les idées collectives et même les projets de société n'ont plus la côte. Aujourd'hui, on préfère la bonne conscience, la personnification, le lobbying (autrement dit, la loi du plus fort) et le nimby (not in my garden).
Bref, la société s'individualise en parallèle de la défiance envers les politiques. Résultat, c'est le mouvement associatif qui reprend les combats qui devraient être portés par la puissance publique. Bénies soient ces associations car elles conservent l'espoir dans la tête des citoyens... mais la logique qui prévaut aujourd'hui se résume à cette maxime: "C'est avec les petits ruisseaux que naissent les grandes rivières". Malheureusement, quand la rivière est polluée au plomb, enlever quelques sacs plastiques change-t-il quoi que ce soit? En somme, le Mieux est-il l'ennemi du Bien?
On reporte sur le consommateur la responsabilité de la destruction de la planète. Je dis bien "consommateur" car le citoyen se substitue de plus en plus à un rôle de porte-monnaie. Les éco-gestes vont dans ce sens: n'achetez que tels ou tels produits, refusez la pub, éteignez vos lampes, fermez vos robinets... autant de gestes de bons sens que je vous invite bien évidemment à faire. Mais pensez-vous réellement que c'est éteindre un robinet qui sauvera le monde? Parfois, je fais du stop et quand je vois le flot incessant de voitures, je me dis que c'est vraiment pour ma conscience que je n'en utilise pas.
J'en viens au fait car on me reprochera de ne rien proposer si j'en reste là! Les solutions existent, mais elles doivent être collectives, politiques! La politique a la légitimité de DECIDER de l'avenir de cette planète. Quelle leçon ai-je à recevoir d'un État qui est un des premiers vendeurs d'armes au monde, un État qui fait la part belle à la "médicamentation" et à toutes les dérives qui en découlent, un État qui ne raisonne que par le profit et les exportations, un État qui se fout des paysans et préfère proposer les OGM comme solution à la faim dans le monde (a-t-elle disparue depuis la généralisation des plantes dé-naturées?), un État qui oriente ses crédits de recherche vers le nucléaire, énergie dangereuse et loin d'être propre comme on voudrait nous le faire croire ?
Un éco-geste, c'est tout sauf ambitieux! A ce rythme-là, c'est 10000 ans qu'il faudra pour sauver la planète. La civilisation, les peuples d'ici et d'ailleurs auront disparu d'ici là! Je ne crois pas à la technologie car elle est basée sur une logique de marché qui pense au profit et non au Bien du l'Humanité. Que pensez des brevets rachetés depuis des décennies pour éviter de troubler la vente de voitures? Ne savaient-ils pas les actionnaires et industriels automobiles que l'on pouvait faire autrement? L'ont-ils fait?
Alors oui, il est nécessaire que chacun s'engage, mais pas individuellement! C'est auprès d'un parti ou d'un syndicat que l'on a le poids nécessaire pour proposer des alternatives.
Un écogeste, c'est un indien qui tire une flèche sur un blindé! C'est courageux, mais inefficace. Or, c'est l'efficacité qu'il faut rechercher. Il faut passer pro: réfléchir aux façon de réduire l'énergie des villes et pas simplement des maisons car le monde ne saura sauvé ni par Jésus Christ, ni par Obama ou N. Sarkozy, mais par les humains solidaires!
Un parti politique, c'est avant tout un projet de société. Et c'est au Parlement que l'on fait les lois. D'où, entre parenthèse, ma volonté d'avoir un parlement régional, une véritable autonomie nous permettant de résoudre les problèmes régionaux et locaux efficacement.