Un petit concert en semaine, voilà qui n’est pas commun. De toute façon, il faudra s’y habituer, rien ne sera comme d’habitude au festival du vent. Le concept : Tous les artistes, sans exception, viennent gracieusement se produire au festival du vent, pour militer en faveur de l’écologie et du développement durable, et, en contrepartie ils sont nourris logés pendant une semaine complète à Calvi. Pas de chance, on devait jouer à Brest le 31, donc on a pris nos billets pour rentrer plus tôt, et puis la date en Bretagne s’est annulée. On ne restera donc que 3 jours. C’est pas plus mal, on aura le temps de voir un peu nos familles, ca commence un peu à râler en ce moment. Il paraît que José Bové sera parmi nous... Depuis que j’ai vu le fameux documentaire sur Monsanto, c’est un héros pour moi.
A Roissy, un charter est affrété spécialement par le festival pour transporter tout le monde ! Voilà des gens qui vont au bout de leur concept ! Un seul trajet pour tout le monde, émission carbone minimale… bien vu. Le festival n’est pas exclusivement musical : spectacles de rue, théâtre, expos, conférences, projections, concerts… Et tout ce petit monde se presse au check in.
Le trajet en avion passe le temps de cligner de l’œil. Nous arrivons à Bastia. Trois bus nous attendent pour un transfert d’à peu près 2h jusqu’à Calvi. On arrive dans un bel hôtel, avec un piscine (fermée), à 2 pas de la plage. Cadre idyllique, mais… j’ai la désagréable impression de faire partie d’un groupe de touristes qui débarque dans un centre de vacances.
Nous investissons nos quartiers et RDV au resto de l’hôtel, le temps de faire la sieste.
Mon impression se confirme à la cantine. Nous mangeons dans un self (très correct ma foi). J’aperçois les même têtes qu’à l’aéroport. Je me sens comme un retraité en vacances au centre des sapins bleus. L’ambiance est bonne, le restaurant est bondé, il faut laisser sa place pour permettre aux suivants de manger.
La soirée sera courte pour moi. Après un petit verre au bar, direction le lit, j’ai sorti des oubliettes ma PSP et il y a ce jeu qui me rend dingue. Croot a ramené des cartes, on entend le groupe jouer au poker dans tout l’hôtel ! On sait en direct qui c’est qui gagne…
Le lendemain, toute velléité pour prendre l’air est inutile, la malédiction BA a encore frappé, c’est le déluge dehors. Ca tombe bien, on a du boulot avec Thibault, j’ai sur mon ordi quelques sessions à travailler, et nous allons passer le temps jusqu’aux balances à éditer ses prises, pendant qu’une bonne partie du groupe joue sa paye (j’ rigole, on est bénévoles) au poker. Chose inédite et très pratique, nous jouons ce soir dans la discothèque de l’hôtel, au sous sol ! Record du trajet chambre-scène battu à plat de couture. Bon, l’inconvénient, c’est que c’est un peu petit et bas de plafond, mais quel confort ! Même scénario avant de jouer, on se change dans notre chambre et on descend directement pour jouer.
Une jeune américaine nommée Ali Harter fait notre première partie. Elle joue de la guitare et chante du folk. Très joli. Notre concert, lui, joue dans un autre registre sonore. C’est plutôt barbare en comparaison ! Le public est ravi. Ca faisait longtemps qu’on avait pas joué devant un public aussi jeune. Les premiers rangs doivent avoir entre 10 et 16 ans de moyenne d’âge. Ils sont ravis. Un bon moyen de jauger le degré de ‘kiffage’ de l’auditoire est de compter le nombre de téléphones portables sortis pour filmer et photographier. Bon, je compte jamais vraiment, j’ai des trucs à faire sur scène. Mais, ce soir, y avait du portable aux premiers rangs. Je suis d’ailleurs toujours affligé devant la qualité des vidéos qu’on trouve sur le net… bouillie sonore et visuelle… Merde, ca donne pas trop envie !
Après le concert, nous rentrons directement à la chambre sans passer par la case camion, et ça, c’est bon. Surtout vu les litres d’eau qui tombent toujours sans interruption depuis hier soir. On approche les records locaux, paraît il.
La fin de l’histoire est beaucoup moins marrante. Décollage à 7h de Calvi. Ca veut dire lever 6h. On quitte la colo aux aurores, heureusement une petite collation est dispo. Mais la meilleure nouvelle, c’est qu’on fait une escale a Marseille ou nous changeons de mode de transport. On prend le train jusqu'à Paris, l’avion c’est trop rapide. Voilà un trajet qu’il est sympa. Enfin pour terminer, je me fais accoster au sortir de la gare par un Moto Taxi qui me propose de m’emmener. Avec tout mon matos ?? Chiche ! C’est parti pour une chevauchée en Goldwing jusqu’à Epinay sur Seine. Ou comment joindre l’utile aux sensations fortes.