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Depuis quelques jours, le Senateur Francais Robert Badinter (c'est lui qui a aboli la peine de mort en France) est en
République Dominicaine, invité par la Présidence de la République, pour donner une serie de conférences sur le thème de la Constitution.
Dimanche soir, sa conférence "Etude comparative du Controle de la Constitutionnalité" a été diffusée sur de nombreuses chaines nationales.
Y assistaient de nombreux dirigeants politiques nationaux, des avocats et journalistes.
Selon lui, les juges (dans le cas de la République Dominicaine, ceux de la Suprême Cour de Justice qui délibèrent tant sur des problèmes de criminalité, commerciaux,
civil, politiques, etc) ne peuvent avoir tout le contrôle de la justice entre leurs mains, ce qui la convertirait en 1er pouvoir de l'Etat.
Dans une démocratie, la Justice ne peut avoir ni trop de pouvoirs, ni être influencée par la majorité politique.
Il a suggéré la création d'une juridiction autonome, différente que la Suprême Cour de Justice, qui travaillerait sur les cas des droits de l'Homme et des libertés publiques.
Il y a ajouté de nombreuses recommandations pour le bon fonctionnement de cette entité: pas plus de 12 juges, en poste pour une durée de 9 à 12 ans non renouvelables, ce qui changerait du
traditionnel bal des juges selon la couleur politique du gouvernement.
Cette cour serait totalement indépendante du pouvoir politique.
Au moment ou le Président Leonel Fernandez a posé une question, pleine de savoir sur les différentes Constitutions francaises (ce qui m'a valu de la part de mon conjoint un moqueur "je suis sur
que Leonel en sait plus que toi sur l'histoire de ton propre pays"), Robert Badinter l'a félicité pour ses connaissances et l'a invité à Paris pour donner des conférences.
A ne pas douter que s'il s'exprime ainsi, le Président Dominicain aura du succès auprès des étudiants (surtout des étudiantes... il est craquant quand il expose son savoir, Leonel!)
francais.
Le Chef d'Etat demandait à Monsieur Badinter quelle était sa proposition de modèle de contrôle de constitutionnalité pour la République Dominicaine, à laquelle il fut répondu que ce sont les
dominicains qui doivent en prendre la décision.
En plein débat national sur la réforme de la Constitution, cette conférence de Badinter est tombée à point.
Espérons que les bonnes paroles de notre concitoyen soient entendues et qu'elles amènent à la reflexion les diregeants de ce pays ou la justice est liée avec le pouvoir, qui
plus est à l'heure actuelle ou de nombreux scandales politiques sont dévoilés au public.