La dégustation a été faite à 4 personnes. Quatre palais différents, quatre nez et beaucoup de décontraction et de rires même si j'avais dit que nous devions être sérieux parce qu'il fallait que l'on oublie nos à priori éventuels, qu'on exprime là de suite nos sensations, qu'on analyse le plus finement possible ce qui se passait. Pour nous aider, j'avais disposé cinq et non quatre propositions d'accompagnements. Des taralluci au poivre noir pour le côté épicé assez dense, des tomates cerises pour le sucré-acidulé, des courgettes en antispasti pour le côté fruité de l'olive, du pain à la farine bise pour la neutralité et des Paille d'or à la framboise, juste pour voir si des biscuits pas trop sucrés pouvaient convenir.
Tout d'abord dans un silence presque monacal, j'ai ouvert la bouteille et nous avons regardé avec attention sa robe. C'est un rose assez intense qui a des reflets d'abricot bien mûr, vous savez comme celui de Bergeron que l'on trouve en août.
Le vin est dans les verres, et notre nez essaye de capter au mieux les arômes pour les définir. Paradoxalement, il nous semble fruité et sec à la fois. Et en bouche alors ?
Il est léger tout en étant présent, très agréable. Ce Domaine du Raiflaut est en train de nous faire du charme et nous nous laissons séduire car les verres seront bientôt vides et remplis à nouveau. Les picorages nous permettent de le situer en accords "mets et vin" et nous sommes conquis par l'association des tomates et celles des courgettes. Un peu moins par les Paille d'Or qui le ferait passer pour un peu "vert". Visiblement ce vin est donc adapté à une cuisine du sud, ensoleillée et chantante. Le poivre noir s'accorde pas mal aussi, il amène une complémentarité assez étonnante.