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Biographie :
Né à Tôkyô le 24 juillet 1886, Junichirô Tanizaki grandit dans une famille aisée de marchands. Il fait de brillantes études à l'Université impériale de Tôkyô, mais en 1910 la ruine de son père le contraint à les interrompre. La même année, il publie son premier texte, une nouvelle cruelle et raffinée, Le Tatouage, dans la revue qu'il a fondée avec quelques amis. L'histoire de la belle courtisane et de son tatouage en forme d'araignée fait scandale et lance sa carrière d'écrivain.
En 1913, il rassemble toutes ses nouvelles dans un recueil intitulé Le Diable et subit les foudres de la censure qui les juge « immorales ». Il publie sans trêve drames, comédies et scénarios à une époque où le cinéma en est encore à ses balbutiements ; il traduit également la pièce d'Oscar Wilde L'Éventail de lady Windermere.
Installé à Yokohama, il fréquente les résidents étrangers et découvre l'image de la femme occidentale. Lorsqu'un terrible tremblement de terre détruit la ville en 1923, il s'installe définitivement dans le Kansai. Le séisme le bouleverse profondément : alors qu'il puisait son inspiration dans un Occident et une Chine exotiques, il revient vers le Japon à partir de 1924, date à laquelle paraît son premier roman, Un amour insensé. Cette chronique douloureuse et ironique relate la vie conjugale de Jôji Kawai et de Naomi, une jeune serveuse, qui rêve de devenir une femme « moderne » comme les Occidentales et qui sait jouer de ses charmes... La femme perfide et tentatrice est à nouveau au cœur du Goût des orties : un homme est tiraillé entre trois femmes, une Eurasienne, une bourgeoise terne et une beauté classique.
Tanizaki consacre la seconde partie de sa vie à traduire en japonais moderne le Genji monogatari, œuvre classique de la romancière du Xe siècle, Murasaki Shikibu. En 1943, la publication en feuilleton de son chef-d'œuvre Quatre sœurs est interdite car jugé inconvenant en temps de guerre. Cette éblouissante saga familiale qui retrace la vie de quatre jeunes Japonaises très différentes les unes des autres, dans le Japon de l'entre-deux-guerres, paraîtra finalement entre 1946 et 1948.
Après la guerre, Tanizaki publie des romans audacieux au centre desquels il place la vieillesse, l'impuissance et la mort. Dans La clef (La confession impudique), un respectable professeur d'université, à l'âge du démon de midi, ne parvient plus à satisfaire sa jeune femme dotée d'un tempérament excessif. Après avoir essayé divers excitants, il s'aperçoit que la jalousie est un incomparable stimulant.
Le prix Impérial du Mérite culturel lui est décerné en 1949, en 1964 il devient membre honoraire de l'Académie américaine et du « National Institute of art and letters ».
Tanizaki meurt en juin 1965, laissant une œuvre importante, unanimement considérée comme majeure, du XXe siècle japonais.
Décerné en son honneur, le prix Tanizaki est l'une des principales récompenses littéraires au Japon.
Bibliographie :
* 1977 – Éloge de l’ombre, (POF),
* 1980 – Journal d’un vieux fou, (Éditions Gallimard),
* 1986 – le Goût des orties, (Éditions Gallimard),
* 1986 – Svastika, (Éditions Gallimard),
* 1987 – La vie secrète du seigneur de Musashi,
(Éditions Gallimard),
* 1988 – Un amour insensé, (Éditions Gallimard),
* 1991 – L’affaire du « Yanagiyu » et autres récits
étranges, (Éditions Gallimard),
* 1993 – Années d’enfance, (Éditions Gallimard),
* 1994 – Le chat, son maître et ses deux maîtresse,
(Éditions Gallimard),
* 1997 – Quatre sœurs, ((Éditions Gallimard),
* 2002 – Deux amours cruelles, (Éditions Stock),
* 2003 – La clef, La confession impudique, (Éditions
Folio),
* 2004 – Le coupeur de roseau, (Éditions Gallimard),
* 2005 – Le meurtre d’O-Tsuya, (Éditions Gallimard)