Bien sûr vous saviez tous que l’artiste Danois Nicolaï Abraham Abildgaard (1743-1809) était l’un des principaux représentants de l’art nordique du XVIIIe siècle. … Non, eh bien pour être honnête moi non plus !
C’est donc l’intérêt de cette exposition que de nous faire découvrir cet artiste méconnu. J’ai donc appris
que Nicolaï Abildgaard était d’origine modeste, lui et son frère exercèrent des métiers manuels pour payer leurs études. Entré à l’Académie royale des beaux-arts à Copenhague, il voyage en Italie
puis à Paris où il étudie l’œuvre de Nicolas Poussin. Rentré au Danemark en 1778, il reçoit une commande pour la décoration de la salle d’honneur de la nouvelle
résidence royale. Abildgaard qui était aussi architecte, dessinateur et décorateur fut un partisan des idées des lumières, sa peinture et ses dessins satiriques témoignent de son
engagement. A partir de 1789 il prend parti pour la révolution française, l’un de ses dessins est d’ailleurs intitulé «Mirabeau
présentant la déclaration des Droits de l’Homme à Frédéric II». Cette orientation lui vaudra une certaine disgrâce à partir de
1791 et une partie de ces œuvres satiriques interdites par la censure.
J'ai remarqué dans cette exposition un tableau, inspiré d'un conte utopique Danois représentant des, personnages en forme d'arbre appelés des «Potuans», peu être une préfiguration des «Ents» imaginés par Tolkien.
Il y a également ce triptyque incarnant les idées du peintre. Sur les côtés une allégorie de la vérité avec à ses pieds un tamis pour symboliser la séparation du
vrai du faux, puis une allégorie de la justice avec les faisceaux des licteurs Romains. Au centre il y a une allégorie de la théologie présentée comme un personnage peu sympathique. Elle brandit
une tête de Gorgone ou Méduse, un être mythologique qui avait le pouvoir de pétrifier ceux qui la regardaient et possède un mors «afin de brider l'esprit
de l'humanité».
Cette exposition qui rassemble une quarantaine de peintures, des dessins et quelques meubles se tient jusqu’au 9 février 2009 dans la salle de la Chapelle de l’aile Sully. A noter qu’elle sera présentée ensuite à Hambourg puis Copenhague car elle est labellisé "Saison Culturelle Européenne".