Pour ces fêtes de fin d’année arrêtons-nous, si vous le voulez bien, devant ce tableau de Charles De La Fosse intitulé « l’adoration des mages » qui se trouve au deuxième étage de l’aile Sully en salle 33.
Cette composition destinée au chœur de la cathédrale Notre-Dame de Paris a été peinte en 1716. Elle est organisée autour d’une diagonale qui monte de droite à gauche. L’artiste représente les mages selon l’image de l’Orient que l’on a au début du XVIIIe siècle, leurs costumes sont semblables à ceux utilisés pour les pièces de théâtre avec des étoffes chatoyantes et des plumes. De la crèche on voit peu de choses, Marie et l’enfant Jésus se détachent sur la gauche et au sommet brille l’étoile qui a guidé les mages.
Cette arrivée des rois mages lors de la nativité fait partie de notre imaginaire ancestral. A l’origine c’est l’évangile selon Saint Matthieu qui raconte que des mages, prévenus par un ange et guidés par une étoile, viennent rendre hommage au Christ et lui offrir des cadeaux. Matthieu ne parle pas de rois et ne précise pas leur nombre, il nous dit simplement qu’ils lui offrent « en présents de l'or, de l'encens et de la myrrhe ». Au fil des siècles le récit s’est enrichi des détails qui nous sont devenus familiers, les mages – qui sont traditionnellement les représentants d’une classe sacerdotale en Orient – sont devenus les « rois mages » venus d’un lointain pays. Les noms de Gaspard, Melchior et Balthazar sont mentionnés pour la première fois dans un manuscrit du VIe siècle conservé à la Bibliothèque nationale, enfin des légendes russes et finlandaises racontent qu’il existait un quatrième roi mage qui serait le père Noël.
J’arrête là mon article et vous souhaite à toutes et à tous d’excellentes fêtes de fin d’année et, peut être à la lecture de ce récit, l’occasion de retrouver - un instant - une âme d’enfant.