Mgr Bertone : "La loi est depuis toujours la force du plus faible"
Publié le 15 janvier 2009 par Hermas
L'inauguration de l'année
judiciaire a eu lieu au Vatican, samedi 9 janvier, en présence des plus hautes autorités judiciaires italiennes. La messe a été présidée par le cardinal
secrétaire d'Etat Tarcisio Bertone.
« Ce qui doit guider ceux qui agissent dans le domaine de la justice n'est pas la satisfaction personnelle,
mais la protection du bien commun », a notamment fait observer le cardinal Bertone dans son homélie, qui a insisté sur ces pivots de la justice et de l'amour que sont non seulement le bien
commun mais aussi l'harmonie entre les personnes et l'option en faveur des plus faibles.
« La loi est depuis toujours la force de qui est le plus faible, et elle a donc en elle la force du droit,
qui fait surmonter la barbarie du droit de la force », a déclaré le cardinal Bertone, de sorte que ceux qui sont en charge « d'administrer » la justice humaine doivent se montrer
« respectueux de la vérité et attentifs à toutes les exigences de la dignité de l'homme ».
Mais il a ajouté qu'il convient de regarder au-delà de la simple dimension humaine, avec la « crainte de
Dieu », qu'il définit comme « la conscience d'en répondre à une justice supérieure ».
Il a en même temps diagnostiqué le danger « réel » de nuire à la « solidarité » du fait de
« l'individualisme moderne, dont l'idéologie actuelle du nihilisme représente l'expression la plus néfaste », d'où découle le fait que « l'existence humaine en vient à perdre son sens,
et à assumer une valeur contingente de calcul économique » constitutive d'une « aliénation » aux graves effets parmi lesquels « la négligence de toute forme de sainte tradition, le
manque d'intérêt pour les devoirs issu des formes de vie asociative et l'indifférence devant les devoirs de la justice et de la solidarité humaine ».
Au contraire, « le principe de l'amour de la personne humaine constitue le fondement de tout ordre social et
juridique », a rappelé le cardinal secrétaire d'Etat, en ré-affirmant les principes fondamentaux du « bien commun », du caractère « central » de la personne humaine et de
la « vérité ».