Il est 18h et la nuit est tombée dense et noire. Je rentre dans la Fondation Cartier toute illuminée. Je vais voir l'exposition de Raymond Depardon et Paul Virilio : "Terre natale, ailleurs commence ici".
Plus de 200 millions de personnes seront forcées à se déplacer dans le monde d'ici 2050.
C'est un des axes de la réflexion engagée par Raymond Depardon, photographe et cinéaste et Paul Virilio, urbaniste et philosophe qui s'interrogent sur les thématiques de l'enracinement,
le déracinement et les conséquences des problèmes environnementaux sur les migrations.
Dans une première pièce, Raymond Depardon donne la parole à des populations à qui on la donne peu ou pas, les gens de Chipaya, Yanomami ou Afar et leur
demandent d'expliquer la relation qu'ils entretiennent avec leurs terres, leurs langues...Dans une autre pièce, après avoir parcouru le monde et donner la parole aux minorités menacées, Depardon
fait l'expérience de la globalisation, en faisant un tour du monde en version accélérée et en le rendant compte sous forme de journal filmé sans parole. Son journal est d'ailleurs édité de façon
inédite à l'occasion de l'expo par les Editions Points / Seuil. En sort une vision éclair de la banalité du quotidien à Honolulu, Washington ou Le Cap. Seul l'Afrique l'apaise dans son expérience
de la vitesse et des passages éclairs dans les villes qu'il traverse.
Paul Virilio propose quant à lui sur un écran à 360° "une visualisation dynamique des migrations de population et de leurs causes".
Ludique, incroyablement parlante, les différentes données migratoires misent en scène, donnent à réfléchir. Au départ, j'ai été un peu déroutée par l'approche puis, je me suis peu à peu, au
fil des pièces que je traversais, pris au jeu de cette présentation stimulante et innovante pour aborder cette problématique des migrations. Allez-y!
Fondation Cartier
"Terre natale, ailleurs commence ici" du 21 Novembre au 15 mars 2009
Raymond Depardon - Paul Virilio
261 boulevard Raspail - 75014 Paris