La situation est explosive. A mon avis, les émeutes de 2005 ne sont qu'un avertissement et la situation n'a pas véritablement changé. La discrimination positive, ou action positive, est plus que jamais d'actualité.
Simone Veil est présidente d'une commission chargée de proposer un nouveau préambule de la constitution, notamment en y incluant le respect de la diversité. Elle vient de rendre ses conclusions :
- L'affirmative action, ou discrimination positive, a été mise en place dans des pays où la discrimination raciale avait été inscrite dans la loi, ce qui n'est pas le cas en France
- Une politique d'action positive serait paradoxale parce que dans les pays où elle est en place, elle est en perte de vitesse, et parce qu'il serait très difficile de trouver des critères d'origines familiales acceptables
- Ils craignent un affaiblissement du « vivre ensemble », et pensent que les outils législatifs actuels permettent de lutter efficacement contre les discriminations
Quand on sait que nos élites sont particulièrement consanguines, que la quasi-totalité des élèves de grandes écoles ont leurs parents qui sont eux-mêmes issus des grandes écoles, que la plupart des fonctionnaires sont des enfants de fonctionnaires, on réalise qu'il faut faire quelque chose. D'ailleurs, pourquoi aurait-on promu les CV anonymes si les discriminations avaient été un phénomène peu important ?
Richard Descoings, le patron de sciences-po Paris, a prouvé qu'il était parfaitement possible de faire de l'action positive sans discrimination. Il favorise l'intégration dans son école des meilleurs élèves de lycées de banlieue.
La pensée unique française veut que nous ayions une législation particulièrement égalitariste, mais force est de reconnaître que la réalité est tout autre. Je pense qu'il faut essayer des solutions qui ont fait leurs preuves à l'étranger.