Rachida Dati : chronique d'un retour précoce

Publié le 15 janvier 2009 par Rpoujaud
Cinq jours seulement après son accouchement, la garde des Sceaux Rachida Dati a décidé de reprendre son travail de ministre. Alors que la loi prévoit des aménagements de temps de travail pour les femmes enceintes, la ministre de la justice n'a pas ménagé ses efforts pendant sa grossesse si médiatique. Les traditionnelles seize semaines de congés minimum se sont finalement transformées en cinq jours de repos maximum.
On peut aimer ou détester Rachida Dati. Mais on ne peut nier sa force de travail. Ses décisions contestées, sa gestion trop personnelle des principaux dossiers, son goût pour le luxe en font une cible parfaite pour les médias français. L'opposition, à l'accoutumée si silencieuse, ne se fait pas prier pour critiquer la réforme judiciaire ainsi que d'autres décisions de la garde des sceaux. Mais ces derniers jours, Rachida Dati a été soutenu publiquement et par ses collègues de gouvernement, et par Ségolène Royal. D'autres se sont déclarés stupéfait par la reprise si précoce de la ministre.
Royal dénonce le harcèlement moral de Sarkozy
"Pourquoi Nicolas Sarkozy n'a-t-il pas laissé à sa ministre le soin d'annoncer la suppression des juges d'instruction? Où était l'urgence? Le faire ainsi, à sa place, relève de la provocation. C'est une façon de la gommer de l'espace politique" déclare Ségolène Royal au JDD du 11 janvier dernier. Première femme à avoir accouché en tant que femme de gouvernement, la présidente de la région Poitou-Charentes n'a pas mesuré ses mots : "Au lieu de la rassurer et de la sécuriser, il la bouscule psychologiquement et la contraint à un choix cornélien. Au regard du code du travail, cela s'appelle du harcèlement moral", n'hésite-t-elle pas à affirmer. Rachida Dati étant présente lors de la rentrée solennelle de la cours de cassation.
Comment peut-on être en mesure d'effectuer convenablement son travail, cinq jours seulement après avoir accouchée? Sur ce plan, Ségolène Royal n'a pas tout à fait tort. Même dans le gouvernement de droite, les voix s'emportent. Fadela Amara, secrétaire d'Etat à la politique de la Ville s'est dite  "un peu" choquée par la reprise rapide du travail de Rachida Dati. Mais la garde des sceaux est comme cela : Travailler plus, pour plus de scandales.