Le pain nu de Mohamed Choukri

Par Sylvie
MAROC-1981



Voici l'une des oeuvres emblématiques de la littérature marocaine, traduite en français par Tahar Ben Jelloun en 1981.
Mohamed Choukri (1935-2003) est l'enfant terrible de la littérature marocaine ; né dans une famille très pauvre du Rif, il n'apprendra lire et à écrire qu'à 21 ans. Avant, des années d'errance dans les bas-fonds d'Oran et de Tanger entre proxénètes, prostituées et voleurs.

Le pain nu, oeuvre qui fit scandale, encore censurée au Maroc, est justement le récit de son enfance et de son adolescence, longues années d'errance, afin de fuir les maltraitances de son père. Ce dernier, en effet, tua de ses propres mains l'un de ses fils.

Ce livre est d'une crudité absolue ; le narrateur crie la haine de son père et la soif de plaisirs en tous genres ; le texte regorge de scènes de masturbation et de découverte de la sexualité.

J'ai trouvé ce texte trop "sec" et ne suis pas parvenue à m'identifier au personnage. Ce livre culte demeure cependant indispensable pour découvrir un itinéraire d'écrivain hors du commun.

Sur le même thème, l'enfance meurtrie et errante, à conseiller le magnifique Requiem des innocents de Louis Calaferte.

Dans Le pain nu, j'ai plutôt senti la sécheresse des sentiments plutôt qu'un cri de révolte et de haine.