L'honneur est sauf
! Il ne sera pas dit que les clubs français en Ligue des champions feront cette saison moins bien que les Chypriotes de l'Anorthosis Famagouste. Marseille et Bordeaux sont certes
éliminés de la course à la "coupe aux grandes oreilles", mais il leur reste tout de même l'UEFA pour espérer briller sur la scène continentale. Pour les nouvelles coqueluches du football
méditerranéen en revanche, un temps en course pour une place historique en huitième de finale de la C1, la désillusion est cruelle, car derniers de leur groupe, ils n'auront même pas le droit à
ce lot de consolation.
Alors nous voilà
rassurés… Derrière Lyon, l'arbre qui cache la forêt mais a une fâcheuse tendance à perdre ses feuilles au printemps, nos clubs ne font pas encore partie des va-nu-pieds de L'Europe.
Tout juste des smicards, mais faut-il vraiment s'en plaindre ? D'abord, cela nous permet d'étalonner avec précision la valeur de notre championnat. Il est un peu meilleur que celui de Chypre, et
au moins aussi bon que celui de Grèce, qui aura comme la France un représentant en huitième de finale de la Ligue des Champions en mars. Ce n'est pas si mal car si aujourd'hui, Hellas trois fois
Hellas, nos amis Athéniens jouent à la Guerre du Feu au pied de l'Acropole, il ne faut tout de même pas oublier qu'ils ont eu longtemps sur nous une civilisation d'avance…
Surtout, n'en déplaise aux grands argentiers du ballon, mieux vaut se contenter de cette coupe des villes de foire moderne qu'est redevenue
l'UEFA, plutôt que de vivre au-dessus de ses moyens. En France, on n'a pas de clubs multimillionaires tenus par les bourses par la crise financière, mais on a la DNCG ! Un super
gendarme qui veille à ce que nos représentants, faute d'accumuler les titres européens, ne se rattrapent sur les déficits.
Un frein au développement du football français vous dites ? Non, un moyen de vérifier encore une fois que nous, Français, n'avons
pas peur d'avoir raison seuls contre tous… Vous imaginez en France, vous, un championnat à l'anglaise, avec des chapelets de stars internationales jusque sur les bancs de touche du Mans ou de
Grenoble ? Avec des abonnements coûtant à l'année le prix d'une bagnole d'occase ? Moi, je m'en passe très bien… Il faut savoir raison garder, comme dit la femme de l'épicier. C'est parfois dans
la défaite que réside la seule noblesse de ceux qui, comme le coq gaulois, se cassent la voix à donner des leçons à la planète entière…