Critique : "Twilight - Chapitre 1 : Fascination"

Par Alban Ravassard

Bonjour à tous !


C’est le grand retour des critiques sur ce blog pour 2009, en espérant cette fois faire en sorte d’abreuver le site de manière régulière et le plus pertinemment possible. Et pour démarrer en douceur quoi de mieux que la critique d’un teen movie au succès mondial ?


Synopsis : Isabella Swan, 17 ans, déménage à Forks, petite ville pluvieuse dans l'Etat de Washington, pour vivre avec son père. Elle s'attend à ce que sa nouvelle vie soit aussi ennuyeuse que la ville elle-même. Or, au lycée, elle est terriblement intriguée par le comportement d'une étrange fratrie, deux filles et trois garçons. Bella tombe follement amoureuse de l'un d'eux, Edward Cullen. Une relation sensuelle et dangereuse commence alors entre les deux jeunes gens : lorsqu’Isabella comprend qu’Edward est un vampire, il est déjà trop tard.


Adapté d’une série de livres pour adolescents, écrits par Stephenie Meyer, devenus cultes en peu de temps, et avec Catherine Hardwicke, à qui l’on doit les excellents Thirteen et Les seigneurs de Dogtown, aux commandes voici que débarque sur nos écrans « Twilight. Chapitre 1 : fascination », teen movie auréolé d’un succès (financier) mondial. Il faut dire que l’on pouvait s’attendre au meilleur, miss Hardwicke ayant pour obsession principale d’étudier sous tous les angles et sans tabous les affres de l’adolescence. Mais au détour de cette longue projection de 2h10, c’est surtout la déception qui nous attend.

Et pourtant Twilight avait tout pour plaire : de jeunes interprètes captivants et plutôt justes entre lesquels une belle alchimie se crée à l’écran, une superbe musique originale, signée Carter Burwell et pourtant le projet échoue… Pourquoi ? Le principal défaut du film est d’abord sa longueur excessive : le film se perd dans des répétitions, une contemplation déplacée et un étirement abusif de situations prévisibles, le tout en enchaînant les clichés, comptant sur la naïveté et la condescendance des spectateurs. Visiblement, ça ne marche pas pour tout le monde.


Enorme autre point faible : des effets spéciaux faiblards, très peu esthétiques pourtant signés ILM (sic !). Le film souffre également d’un gros problème de rythme dû à un mauvais traitement narratif : à force de diluer l’action et de la retarder, l’attention du spectateur se décroche indubitablement. On peut comprendre que le film, étant un « premier chapitre » (tout est dans le titre), ait besoin d’une longue introduction pour mieux caractériser ses personnages principaux et son univers mais de là à nous le faire subir pendant une heure…

Pourtant, Twilight n’est pas un film entièrement boursouflé, il nous réserve de beaux moments grâce à des scènes parfois inventives (le match de base-ball familial), parfois surprenantes (la présentation-dîner), voire même spectaculaires (le trop bref affrontement final). Mais ne soyons pas mauvaises langues, le film est assez élégamment mis en scène, même si l’on sent qu’il ne reste, au final, qu’un produit marketing, une vulgaire extension du livre.

 

On se demande alors où est passé le style de la réalisatrice de Thirteen. Dépassée par son sujet où contrainte par un cahier des charges trop strict ? On optera pour la deuxième solution, bénéfice du doute oblige... Toujours est-il que Catherine Hardwicke assure le minimum et semble réfréner ses envies de mise en scène par une certaine forme d’auto-censure. On se prend alors à rêver de ce qu’aurait pu vraiment être le film et ce dernier perd donc de sa magie. Twilight nous laissera donc de sang-froid… Dommage. 

Note : 2/5