Synopsis : À huit ans, Nathan est entré dans le tunnel lumineux de la "mort imminente" pour avoir voulu sauver une fillette. Déclaré mort, le petit garçon se réveille inexplicablement. Vingt ans plus tard, Nathan est devenu un brillant avocat new yorkais. Meurtri par les circonstances douloureuses de son divorce, il s'est barricadé dans son travail, loin de son ex-femme Claire et de sa fille. C'est alors qu'un mystérieux médecin, le docteur Kay, fait irruption dans son existence en prétendant pouvoir dire à quel moment certaines personnes vont mourir. Et parce que Kay bouleverse tous les repères de sa vie, Nathan va enfin découvrir pourquoi il est revenu.
Adapté du best-seller éponyme de Guillaume Musso, Et après est une coproduction internationale au casting relativement prestigieux. Il en résulte un film assez singulier, à l’esthétique très travaillée mais qui reste au final un peu vain. Pourtant, le film débute de manière percutante (et c’est le cas de le dire) en imposant d’entrée une ambiance troublante, teintée d’un zeste de surnaturel, portée par la superbe musique d’Alexandre Desplat.
Pour continuer sur un pur point de vue technique, on saluera le très beau travail de lumière de Lee Ping Bing Mark, chef opérateur ayant travaillé à plusieurs reprises avec Hou Hsiao Hsien. On lui doit une bonne partie de l’envoûtement que crée le film, au-delà de sa trame qui déçoit un peu. En effet, pourtant basé sur le livre, dont le suspense était relativement puissant, ici le concept se résume sur quelques lignes et est étiré au maximum pour finalement arriver sur un twist final bâclé et traité en deux minutes chrono. Dommage que, de plus, le tout soit assez prévisible.
Néanmoins, le film réserve quelques belles scènes, parfois symboliques (le croisement de deux voitures identiques séparées par un destin différent, de manière arbitraire). On a tout de même l’impression de rater le coche, les personnages de Kay et Nathan et leur relation évoque parfois Incassable de Shyamalan, notamment pour son côté « don » qui n’est pas demandé et dont on subit le poids et les conséquences. Mais même s’il se profile parfois, le parallèle n’est jamais atteint et laisse un léger goût de frustration.
Ajoutez à cela des flashbacks mièvres, pour la plupart inutiles, qui viennent alourdir la narration et cassent le rythme et le suspense qu’aurait pu instiller le film auprès du spectateur. Le film est tout de même sauvé par la qualité de ses interprètes, à l’unisson, qui vous feront vibrer plus d’une fois. Mention spéciale à John Malkovich qui, sans forcer son talent, retranscrit très subtilement à l’écran les contradictions habitant son personnage. Malheureusement, l’ennui nous gagne parfois et Et après est vite oublié après la projection.
Note : 2/5