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Les moutons sont dans les canards

Publié le 22 janvier 2009 par Soliblog
Non, il ne s'agit pas d'un code secret mais du nouveau titre d'une ancienne rubrique, à moins que ce ne soit le contraire, et inversement. Vous avez 24heures pour le déchiffrer. Pierre Clavel enfonce le clou de la viticulture durable   Le développement durable, dans un souci de préservation du milieu et de productions alimentaires de qualité, devrait couler de source dans le monde agricole. Hélas, on est loin du compte, jusque dans le paysage viticole où la problématique des pesticides fait craindre un séisme. Heureusement, la réaction s'organise. Déjà, le Languedoc est devenu la première région viticole bio de France. Mais le développement durable, c'est aussi, tout à la fois, quelques brebis pour débroussailler, un toit couvert de panneaux photovoltaïques, un chai climatisé naturellement ou la décision de ne pas exporter ses vins au bout du monde. Pierre Clavel, viticulteur près de Montpellier, fait part de son expérience.     Certains font du développement durable à la mode de Monsieur Jourdain, d'autres qui naguère s'en souciaient comme d'une guigne essaient aujourd'hui de s'afficher en premiers de la classe. Pierre Clavel, vigneron au nord de Montpellier, est plutôt de ceux qui préfèrent cultiver la cohérence dans le but de récolter l'harmonie. Cette exigence ne peut que conduire loin, très loin même, sur cette voie du développement durable que le monde agricole ne fut pas toujours si pressé d'emprunter. Remplacer une débroussailleuse par une demi-douzaine de moutons de race Bizet fut un des premiers actes de foi de ce fils de la terre, Audois d'origine et descendant d'une des grandes figures de la profession, Jean Clavel, fondateur et ex-directeur des Coteaux du Languedoc. Au Mas de Périé, entre Assas et Sainte-Croix-de-Quintillargues, les brebis de Pierre Clavel ne font pas que nettoyer les rangs de vignes et les garrigues attenantes. « Elles rythment le lieu, le rendent esthétique et vivant. Mon oreille est habituée aux sonnailles ; pour moi, c'est fondamental ! » Cette approche poétique, quasi biblique, pourrait n'être qu'anecdotique si elle ne dépassait pas le stade décoratif. Or, c'est bien dans le XXI e siècle et dans le souci de l'avenir que se situe Pierre Clavel quand il s'organise pour récupérer et faire traiter les eaux usées de son exploitation. Dans le domaine du développement durable, c'est du basique, tout comme le chauffage solaire de l'habitation principale.   En revanche, le jour où ce défricheur se voit contraint de refaire 420 m 2 de toiture, il cherche « à le faire intelligemment ». Voilà comment avec foi et persévérance naît l'un des premiers projets photovoltaïques créé par un particulier en Languedoc ! Il arrive au bon moment quand EDF est incité à racheter l'électricité photovoltaïque au tarif majoré de 55 centimes, et que la Région, avec l'Ademe et la Drire, décide d'aider la filière. Jean Clavel trouve aussi des partenaires motivés chez BP Solar, installateur de panneaux à Saint- Mathieu-de-Tréviers, et du Savoyard Clipsol. Résultat : le domaine est en quasi autosuffisance énergétique, avec l'objectif de le devenir vite entièrement. « Ma volonté est de produire ce que je consomme, tout en ayant toujours à l'idée de réduire ma consommation. » Dans cette logique, Pierre Clavel a conçu et réalisé un chai de vieillissement enterré dont la climatisation et la ventilation sont assurées par un système de puits canadiens : ses précieux vins rouges issus de raisins récoltés pour la plupart sur le terroir de la Méjanelles, à Montpellier et Lavérune, vivent dans un air naturel entre 12°C et 17°C selon les saisons. « Ils sont à l'aise et pour les rendre plus heureux, je leur passe de la musique... » Poésie encore ! Et cohérence toujours quand il s'agit de sauter le pas – « J'ai longtemps hésité car j'avais la trouille de ne pas savoir faire » – vers la culture biologique. Les Clavel 2009 seront labellisés bio « parce c'est ma conviction ».   Cette conviction qui le conduit aussi à prendre le risque de revoir son approche commerciale afin d'éviter à ses vins de trop longs transports générateurs de carbone. « Je souhaite réduire mes exportations en général et les plus lointaines, comme la Nouvelle-Zélande, en particulier. Je préfère privilégier les marchés de proximité. » Encore un coin enfoncé au coeur de certitudes bien rodées. Normal, en Languedocien un clavel est un clou !     Source: Midi-Libre - 18 janvier 2009 Auteur: Patrick NAPPEZ Photographie: F. VALENTIN POST-SCRIPTUM WEBMAISTRIAL - Et oui, c'est le grand retour des ovins tondeurs ! - Et oui, c'est la grande arrivée des moutons de race Bizet ! - Et oui, je vais vous les montrer de plus près ! - Et oui, il vous faudra attendre un peu !

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