La démocratie se fonde sur la limitation des libertés ; et oui. Et il se trouve que je suis démocrate (tout en étant communiste. Notez et la blague et l’oxymore).
Sans limitation des libertés, c’est la loi du plus fort. C’est sympa quand on est costaud, moins sinon. La loi, tout en limitant les libertés de chacun, garantit celles de tous.
Et il en va de même donc pour la liberté d’expression.
On rappelle l’évidence ; la Constitution déclare l’égalité de tous et toutes et cela ne souffre pas discussion (et ouais). Les lois punissant les propos racistes, antisémites et autres sont donc là pour faire respecter ce principe.
Ceci semble, clair, je le pense à tout le monde et explique pourquoi la modération est nécessaire. Mais il y a des cas où la modération ne se justifie pas par la loi, mais pour continuer à garantir une liberté d’expression pour tous et toutes.
Un supporter de l’OM vient poster débarque sur un forum du PSG (ou vice versa) en tant que fan de Marseille. Sans modération, ca sera, la loi du plus fort, du plus nombreux qui l’emportera et le supporter de l’OM, sauf à cultiver quelques tendances masochistes, ne restera pas longtemps. On aura donc une auto-censure à cause des “forces” en place disproportionnées. Modérer les insultes de part et d’autres, certes souvent légales (et qui dans notre exemple, serait du fait de plusieurs dizaines de personnes contre un seul) permet dialogue et liberté d’expression de chacun. Evidemment vous pouvez rapprocher ceci de n’importe quel sujet ; cela ne concerne pas que le foot ou l’actu internationale très loin de là.
Rappelons aussi que la plupart des grosses communautés, blogs ou forums, rassemblent des gens d’horizons divers qui n’ont en commun, bien souvent, que le support sur lequel il poste. Les tensions sont donc quasi obligatoires ; encore plus avec l’effet très cathartique d’internet.
Il faut en effet rappeler à ce sujet, que des posteurs sur Internet ressemblent à s’y méprendre à une foule médiévale se préparant à assister à une exécution capitale. Oui l’image est un peu forte. L’écran crée une distantiation laissant libre cours à toutes les colères et tous les fantasmes qui seraient sans doute tus par ailleurs.