Dans un article paru en 1992, Serge Daney se demandait ce que pourrait être "le monde sauf l'Amérique". Il écrivait : "Il y a parfois, dans l’anti-américanisme français (le mien compris), quelque chose de ressentimental et de petit, eu regard à la générosité sans réserve que fut le spectacle américain, à ce potlatch d’images qui intrigua Bataille et qui préoccupe aujourd’hui les repreneurs japonais d’Hollywood (voir la perplexité de M. Morita devant les mœurs somptuaires de la Columbia). C’est qu’il reste en Amérique des traces de la mission d’«entretien» – au sens d’entertainment comme au sens de corvée ménagère – qui fut son lot. Cette mission, je la formulerai ainsi : le jour où les petits hommes verts – seuls « autres » dignes du rêve américain – répondront à l’appel de Spielberg, il n’y aura encore que des Américains pour savoir leur danser et leur chanter ce que c’est qu'un homo, sapiens, faber ou habilis."Lire la suite.
Dans un article paru en 1992, Serge Daney se demandait ce que pourrait être "le monde sauf l'Amérique". Il écrivait : "Il y a parfois, dans l’anti-américanisme français (le mien compris), quelque chose de ressentimental et de petit, eu regard à la générosité sans réserve que fut le spectacle américain, à ce potlatch d’images qui intrigua Bataille et qui préoccupe aujourd’hui les repreneurs japonais d’Hollywood (voir la perplexité de M. Morita devant les mœurs somptuaires de la Columbia). C’est qu’il reste en Amérique des traces de la mission d’«entretien» – au sens d’entertainment comme au sens de corvée ménagère – qui fut son lot. Cette mission, je la formulerai ainsi : le jour où les petits hommes verts – seuls « autres » dignes du rêve américain – répondront à l’appel de Spielberg, il n’y aura encore que des Américains pour savoir leur danser et leur chanter ce que c’est qu'un homo, sapiens, faber ou habilis."Lire la suite.