En 2008, la France n'est plus le 1er producteur mondial de vin

La réalité vient donner un écho malicieux à l'intrigue du manga "les gouttes de Dieu". Si vous avez lu les premiers tomes, vous vous rappelez que les scénaristes développent une rivalité entre vins français et italiens, via la relation entre le héros Shizuku et son collégue amoureux des vins transalpins.

Dans la réalité, la tendance semble être à l'heure actuelle favorable à l'Italie. En 2007, la France avait déja perdu sa place de premier consommateur mondial de vin au profit de son voisin, mais aussi celle de premier exportateur mondial en volume. Notre pays demeure le premier exportateur mondial en valeur, avec un chiffre d'affaires de 6,7 milliards d'euros, ce qui prouve que les vins français sont considérés comme des vins haut de gamme.

Cette année, c'est la place de premier producteur mondial qui a été abandonnée à l'Italie. 485 millions de bouteilles ont été produites en France, contre 552  pour nos concurrents transalpins. Cette constatation reléve selon les spécialistes d'une tendance générale qui devrait se confirmer dans les prochaines années, et pas seulement du fait que 2008 a été une année de petite récolte en France.

Pour les années à venir, les prévisions envisagent un nouveau recul de 3% de la consommation française d'ici 2012, ce qui constituerait un recul global de prés de 10% sur la période 2002-2012. Dans le même temps, la consommation de Champagne et de vins effervescents devrait par contre augmenter de 4 à 5%.

Au contraire, au niveau mondial, la production devrait progresser de 4% d'ici 2012, et la consommation de 6%. Les producteurs français doivent donc viser des marchés en pleine expansion, comme le Japon, la Russie, les Etats-Unis (qui devraient devenir les 1ers consommateurs de vin d'ici 2 ou 3 ans), le Canada ou le Royaume-Uni. Cela passe notamment par un recours plus conséquent au marketing, afin de lutter à armes égales avec la concurrence internationale, en mettant en avant l'aspect haut de gamme des vins français. Mais dans le monde viticole français, parler de marketing demeure un sujet délicat...