Allons, il fallait bien en parler de ce nouveau Franz Ferdinand. Même si chacun sait que les trois écossais en costumes tirés n’ont jamais récolté tous les suffrages dans nos colonnes, bien au contraire. A défaut d’en faire nos nouveaux Late Of The Pier -la place est à prendre pour 2009- laissons au troisième opus en date le bénéfice du doute, et accordons lui une écoute, juste parce que mine de rien, en 2004, il me semble que je n’étais pas le seul à danser sur "Take me out", "Auf achse" ou "Come on home". Ou alors certains ont la mémoire courte. Alors Ok, de l’eau a coulé sous les ponts et lorsqu’en 2005 sortait You could have it so much better, on aurait effectivement aimé obtenir un peu mieux que cet album bâclé, dont je ne me souviens aucun titre soit-dit-en passant. Bref, trois ans plus tard et à déjà 37 ans le bel Alex Kapranos remonte sur les planches et nous annonce quelques nouveautés. Qu’en est-il ?
Quelques heures plus tard -et oui, j’ai poussé le vice jusqu’à l’écouter plusieurs fois- la sensation est plutôt bonne, comme quand on vous rabâche à droite à gauche qu’un film est vraiment dégueu, et que vous ne pouvez en être finalement qu’agréablement surpris. Et malgré ce que j’ai pu lire ici ou là, Franz Ferdinand ne refait pas tout à fait du Franz Ferdinand. Alex continue d’embobiner les foules avec son faux air charmeur, Alex n’a pas perdu sa recette couplets + refrains = machines à tubes, Alex a toujours de l’énergie à revendre… Jusqu’ici tout va bien, ou mal si vous êtes définitivement allergiques. Là où interviennent les pseudos remaniements musicaux, c’est lorsque l’on voit s’effacer les traditionnelles guitares au profit d’effets samplés et de synthés, sans que cela ne ressemble de trop à ce qui se fait en ce moment. En ce sens, la nouvelle version de "Can’t stop feeling" et "Bite hard" sont surprenants.
Poussant même le bouchon un peu plus loin, le final de "Lucid dreams" est carrément électro, exempt de tous vocaux, mais finalement assez anecdotique. Par contre "What she came for" n’a pas à rougir, pas plus que "Send him away". Dans un registre plus habituel, "Live alone" ou "Ulysses" sont du Franz Ferdinand pur jus, avec tout juste un peu de synthé en sus. A écouter une fois également le synthé de "Twilight omens", pas si mauvais que ça. Les titres non cités ne recèlent quant à eux rien de remarquable, et sont à oublier dardar. Finalement plus dansant, voire plus funky (sisi) le nouveau Franz Ferdinand ne marquera pas son temps mais on ne peut lui enlever une brochette de titres festifs intercalables entres deux autres tubes plus arrosés.
En bref : Pas si mauvais que ça, le nouveau Franz Ferdinand souffre d’une concurrence actuelle bien plus inspirée mais ajoute à sa sauce un soupçon de nouveauté suffisant pour illuminer quelques morceaux récupérables. _
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Le site officiel et le Myspace
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"Bite hard" en live, plutôt qu’ "Ulysses" que l’on voit partout :