Le Journal du Hard-discount

Publié le 21 janvier 2009 par Cyrilboyer


Au Luxembourg, on trouve des saucisses en bocal. Ca peut choquer certains Français, mais c’est comme ça, plus on se rapproche de l’Allemagne plus augmentent les probabilités que d’innocentes saucisses soient mises en bocal ou en boîte de conserve. Un peu comme de la confiture ou des cornichons. Personnellement, je trouve qu’une saucisse dans un bocal c’est un peu comme un cochon dans un aquarium mais on imagine que la raison de ce conditionnement est un mode de consommation compulsif qui pousse nos voisins, au premier creux venu, à ouvrir leur frigo pour piocher une petite saucisse de Francfort dans le bocal. Oui, comme ça, froide, à quatre heures de l’après-midi, entre deux épisodes de la Clinique de la Forêt Noire, que voulez-vous, ce n’est pas un crime. Il y a bien des gens qui aiment les Mon Chéri, il n’y a pas de raison.
Et chez Aldi, comme le proclame fièrement leur prospectus reçu hier, on trouve mieux. Des saucisses (de) panda. Voilà de quoi donner un petit coup de fouet à ce plantigrade fainéant, gavé au bambou, si indolent qu’il en néglige de se reproduire et met ainsi son espèce en danger. Dans Fight Club, je crois, Edward Norton trouve ces animaux révélateurs du mode de vie élevé au rang d’obsession et se porte volontaire pour exterminer un par un les pandas incapables de baiser pour sauver leur espèce.
Bon, en fait il est évidemment probable que seuls des porcs aient été malmené pour commettre ceci, porcs qui, si ça se trouve, ne viennent même pas de Chine et ne sont même pas enrichis à la mélamine mais juste au nitrate de sodium et à l’antioxygène. Vu l’allure quelque peu chimique de l’aliment, il est même possible qu’aucun quadrupède du tout n’ait été inquiété. D’ailleurs, j’ai sans doute compris le message à l’envers. L’objectif doit être de faire miroiter à l'amateur de saucisses un avenir similaire à celui de l’emblème du WWF : t'as beau avoir des poils partout sur le corps, passer les deux tiers de ton temps à manger et le reste à faire la sieste, malgré tout, on t'aime quand même.