Je publiais il y a quelques jours une alerte afin de dénoncer la propagande gouvernementale qui cherchait le soutien de la population à l'aide d'une vidéo des plus démagos : ici
La suite pathétique des événements se déroulait hier à l'Assemblée nationale, dans laquelle les chants qui retentissaient n'avaient rien des airs d'Arétha Franklin, de U2 ou d'autres acclamant le Président Obama...
La fameuse phrase sur la réduction du droit d'amendement ("Les réglements des assemblées peuvent, s'ils instituent une procédure impartissant des délais pour l'examen d'un texte, déterminer les conditions dans lesquelles les amendement déposés par les membres du Parlement peuvent être mis aux voix sans discussion") a provoqué la levée de boucliers des députés de gauche, notamment du PS, et d'autres députés plutôt à droite mais pas sous la coupe de Sarkozy... Réactions en force de cette opposition, extrêmistes même, et reflétant aussi le miroir de ce que le film de propagande dénonçait... Donc réactions surtout dignes de faire parler d'elles mais pas de répondre aux questions sous-jacentes relatives aux conditions du débat constructif. Parce que les réponses ne sont ni dans l'obstruction systématique, ni dans la censure des arguments...
Les députés se sont levés, ont chanté la Marseillaise, crié "Démocratie! Démocratie!" et n'ont plus défendu leurs amendements, puisque le Président de l'Assemblée se montrait très offensif dans la défense de cette réforme... Cf film ci-dessous.
Réaction de François Bayrou ce matin, loin de tout tapage, mais prêt de toute réforme de fond : "Ce sont les institutions qu'on est en train de tirer vers l'abus de pouvoir et donc vous verrez que se multiplieront des incidents de cet ordre, parce que si un parti a tous les pouvoirs, les autres n'ont rien d'autre que la protestation. Je voterai pas cette réforme sans des garanties que pour l'instant on n'aperçoit pas."
"Limiter le droit d'amendement des parlementaires alors qu'on est dans cette espèce d'incroyable abus qui fait que le Président de la République a tous les pouvoirs entre les mains, c'est quelque chose qui naturellement va encore plus dans le sens du déséquilibre entre l'exécutif et le législatif."
François Bayrou plaide une nouvelle fois pour l'introduction d'une dose de proportionnelle aux législatives: "Tant qu'il n'y aura pas une loi électorale qui permette une représentation à l'Assemblée de tous les grands courants démocratiques du pays pour équilibrer le Président qui a tant de pouvoirs, vous aurez ce genre d'abus".
En espérant que c'est vraiment une blague que le nouvel homme providentiel investi hier prend exemple sur Sarko et Ségo...
Au-delà de la lutte contre la pauvreté, contre les conséquences de la crise, au-delà de la défense de la paix, au-delà de la solidarité à créer pour réinventer le "vivre-ensemble", il faut aussi combattre les dénis de démocratie qui se répandent comme si de rien n'était... et qui s'installent. Difficile d'être partout... Mais facile pour certains de resserer les vis... et de prendre tous les contrôles... C'est le moment où jamais...