Au coeur d’une crise boursière et économique sans précédent depuis plusieurs années, le Grand 8 de la RSR et ses invités se penchaient ce matin sur le malade, enfin faisaient plutôt semblant de le faire. A la mise en scène, la journaliste Géraldine Falbriard plutôt bonne comme à l’habitude, à ses côtés le pseudo-sémillant mais terriblement vide et présomptueux Garelli accompagné du dénommé Jondeau, professeur d’économétrie à l’Université de Lausanne (et accessoirement Directeur de l’IBF - Institute of Banking and Finance - de l’Université de Lausanne, ce qui ne manque pas de piquant).
Ni l’un ni l’autre n’avaient bien sûr pris la peine de regarder avant de venir ce que les cours de bourse enregistraient en Extrême-Orient avant leur arrivée ….en bons professionnels. Il n’est pas très étonnant qu’avec ce genre de "professeurs" les étudiants et futurs banquiers n’aient aucune idée de ce qui les attend. Mais il faut rappeler que le professeur est en vacances de juillet à octobre …
L’un des deux, Garelli, est capable de dire sans sourciller mais tout en riant que ce qui se passe est une sorte de jeu de l’avion et ceci sans aucune critique ni morale ni technique sur les phénomènes, et Jondeau d’oser quant à lui prétendre que "le système des COD et des subprimes était assez génial en somme, car il permettait le transfert des risques" … on vous laisse conclure sur qui les risques sont transférés.
Ces deux personnages ont des curriculum vitae impressionnants, ils font autorité auprès des médias, mais ni l’un ni l’autre n’a mis un instant en question le système bancaire actuel, ni le dogme économique de la croissance. Ils constituent le type même du professeur ne se rendant même plus compte qu’il est complètement pollué par les théories du néo-libéralisme. Un universitaire, même étudiant, veut dire quelqu’un d’ouvert vers tout étymologiquement, curieux, chercheur, etc… Un professeur d’Université devrait au moins faire preuve lui-même de cette qualité. Or au contraire, tous deux ont fait la preuve de leur dogmatisme aveuglant et finalement de la légéreté coupable avec laquelle il prennent les problèmes de ce monde. Et d’oser même railler implicitement un vrai penseur, Jacques Attali, qui parle ces jours d’économie-casino et qui lui, tire de vrais enseignements de ce qui se passe.
On comprend pourquoi Lausanne ne figure pas à une meilleure place dans le classement chinois des Universités, car ce qu’elle montre ne laisse pas augurer aucun millième de chance de prix Nobel pour les prochaines décennies (à l’exception notoire de l’EPFL).