Voyagez Slow !

Publié le 16 août 2007 par Altervino
Rangez au placard votre Lonely Planet® ou autre Guide du Routard®. Voici venue l’ère d’une nouvelle façon de voyager : Voyagez Slow !
Une liste de producteurs Terra Madre[1] soigneusement rangée au fond du sac à dos, nous sommes partis cet été en Asie centrale à la rencontre des communautés nourricières Slow Food. Si nous nourrissions le secret espoir de pouvoir goûter le produit de leur travail et découvrir un tant soit peu le mode de vie des gens des monts et des plaines d’Asie centrale, nous n’aurions jamais imaginé, même dans nos rêves les plus fous, être reçu comme nous l’avons été.
Récits de rencontres qui nous auront démontré avant tout la dimension humaine et fraternelle des communautés Slow Food.
KIRGHIZISTAN : ALAY ET SES ELEVEURS AU GRAND CŒUR
Pris en charge d’une main de maître par Saipidin Maksutov, éleveur de juments, nous allons connaître les plus belles journées de notre voyage.
A à peine deux heures au Sud de Och, sur une route qui mène aussi bien au Tadjikistan qu’en Chine, se trouve la petite ville de Gulchö au cœur de la région d’Alay.
Nous y rencontrons Joldosh Murzaliev, éleveur Slow Food de moutons. Le contact passe tout de suite avec cet homme aux multiples facettes qui nous parle avec émotion de ses rencontres avec des producteurs mongoles, péruviens lors de la dernière l’édition de Terra Madre à Turin. Il prend le temps de la rencontre et est visiblement heureux et fier que l’on vienne de si loin pour le voir. Il nous a concocté un programme sur mesure pour le lendemain, mais pour l’heure, l’heure est à la fête et nous allons faire l’expérience de ce que signifie l’hospitalité kirghize. En l’espace d’une soirée nous allons être conviés à pas moins de trois banquets consécutifs, le tout rythmé gaiement par une valse de toasts à la vodka !
Le lendemain matin, nous prenons la route pour les montagnes proches de Gulchö pour rencontrer les éleveurs de juments d’une jailoo (pâturage d’été) et assister à la fabrication du fameux kumys. C’est une boisson à base de lait de jument légèrement fermenté, conservé dans une panse de chèvre et « bâtonné » plusieurs fois par jour. Son goût est différent à chaque fois, ce qui le rend d’autant plus fascinant.
L’après-midi, à bord d’une jeep russe, nous nous lançons sur la difficile piste qui nous mènera à Sari-Tash pour visiter l’élevage de yacks de Jalil Osmonov à 3500m d’altitude.
Reçu chaleureusement par sa fille, nous allons approché de très près les poilus et là encore déguster jusqu’à plus faim les spécialités locales : kaimak, kurut, beurre jaune…
OUZBEKISTAN ET LE CONVIVIUM DE TACHKENT
C’est au tour de Marina Tsoy, jeune ouzbèke dynamique de 23 ans de nous accueillir. Elle dirige le convivium de Tachkent qui compte une dizaine de membres. Elle se propose de nous faire découvrir les producteurs de produits laitiers de Khumsan et de juments de Chimgan.
Nous passerons ensemble une délicieuse journée à découvrir les secrets de fabrication du yaourt, du kurt (boule de ricotta salée), et du kumys. Là encore l’accueil des producteurs est exceptionnel et les échanges se font autour d’un merveilleux plov (riz pilaf au mouton), plat de fête par excellence, ainsi que d’un délicieux beshbarmak (larges pâtes accompagnées de pomme de terre et de mouton).
Alors lors de votre prochain voyage, n’hésitez pas à sortir des sentiers battus et partez à la rencontre des communautés de nourriture. Non seulement vous ne le regretterez pas, mais aussi et surtout ce seront des amis que vous retrouverez lors du prochain salon Terra Madre !

[1] Forum réunissant près de 5000 agriculteurs du monde entier sous l’égide de Slow Food. Pour en savoir plus, http://www.terramadre2006.org et http://www.slowfood.com