L’élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis est un fait historique, c’est indéniable. La cérémonie d’investiture de ce jour, est donc un évènement national et international - +2 millions de personnes sont attendues à Washington - les moyens mis en œuvre sont considérables - +55 millions d’euros - le tout relayé sur Internet selon un dispositif de mobilisation ultra complet.
A l’instar d’une cause caritative, la “cause Obama” est également présente sur l’ensemble des réseaux sociaux, Facebook en tête pour récolter les petits dons lors de la campagne, une stratégie de “longue traine militante” en quelque sorte. Cette fois, le célèbre site propose un partenariat avec CNN pour suivre la cérémonie en direct, en compagnie de ses contacts. Après les interviews hologrammes, CNN réinvente la télé collective du bistrot… sans la pompe à bière.
Ailleurs, on trouvera une chaîne vidéo sur Youtube, un twitter pour les commentaires instantanés, ou un Tumblr qui va concentrer un ensemble des feeds RSS, mais aussi une galerie sur le site Flickr qui permettra d’apprécier l’évènement, depuis les préparatifs jusqu’au discours.
Le succès de sa campagne l’a démontré, Obama exploite au mieux l’outil Internet. C’est un sujet que développe cet intéressant rapport publié ces jours-ci par le think tank Terra Nova.* Une analyse très complète pour qui souhaite mieux comprendre les mécanismes et leviers qui ont permis à Barack Obama d’accèder à la fonction suprême. Dans le document de synthèse, les auteurs précisent :
“Cette victoire, il la doit certes à ses qualités personnelles, son charisme exceptionnel. Il la doit tout autant à une campagne révolutionnaire : « la meilleure campagne jamais réalisée », selon les propres termes de Barack Obama. Sa campagne est d’un genre nouveau : il ne s’agit plus d’une campagne politique traditionnelle, de conviction des électeurs, mais d’une campagne visant à créer un mouvement, une campagne de mobilisation.”
Internet au cœur du mouvement de mobilisation, il s’agit aujourd’hui de la concrétisation de ce que Joe Trippie - manager de « Dean for America », en 2004 - prévoyait dans The Revolution Will Not Be Televised. Un ouvrage qui expose la manière dont le Gouverneur Trippi a utilisé et introduit Internet dans la démocratie américaine. On peut considérer cet homme comme le père spirituel de cette révolution.
* Terra Nova se présente comme une plateforme intellectuelle de la gauche progressiste.