3 questions à Jean-Yves Laffont, Chef de projet et scénographe de l'attraction "Les Animaux du Futur" au Futuroscope :
Jean-Yves Laffont
Diplôme de l’IDHEC en poche, il entre chez Chris Marker comme documentariste avant d’arpenter le monde pour France Télévision. Après un passage au Centre Georges-Pompidou comme directeur du département audiovisuel, il se consacre à la direction de production pour le cinéma et la télévision. Depuis quelques années, il est scénographe et chargé de projet pour plusieurs sociétés dont le Futuroscope.Les Animaux du Futur est une nouvelle attraction basée sur l’association d’une technologie appelée la réalité augmentée et un scénario sur l’évolution future des espèces. Comment cela s’articule ?
La réalité augmentée est une technologie qui consiste à mêler le virtuel et le réel. A cette technologie, il s’agissait d’associer un contenu « intelligent ». Le Futuroscope a choisi de présenter les animaux qui pourraient exister dans plusieurs millions d’années, modélisés par des scientifiques en fonction de la logique d’évolution qui a présidé à la naissance, l’évolution et/ou la disparition de toutes les espèces animales. Ils sont issus de calculs, à savoir d’un modèle informatique intégrant les données évolutives du passé et pouvant être projeté dans le futur.
D’où provient cette idée d’imaginer les animaux probables du Futur ?
Elle émane de John Adams, un producteur anglais travaillant avec BBC Scientific. Il a contacté un certain nombre de zoologistes et leur a demandé de « plancher » sur l’idée afin de déterminer un bestiaire qu’il a ensuite animé et mis en scène sous leur directives dans une série télévisée intitulée The Future is Wild. Cette série a été notamment diffusée sur Arte.
Dans ce scénario de l’évolution possible des espèces, l’homme est absent. Pourquoi ?
Le scénario qu’ont adopté les scientifiques des « Animaux du Futur » s’est intéressé uniquement à l’évolution naturelle des espèces face aux changements climatiques. L’Homme est capable de s’adapter aussi bien à la chaleur de la savane qu’aux températures glaciales des pôles. Parce qu’il a une prédisposition supérieure à d’autres espèces pour la culture, il est capable de créer des artefacts pour s’adapter et transmet ses savoirs d’une génération à l’autre. Ce scénario, où l’homme est absent, permet de faire table rase et de voir quels animaux, beaucoup mieux armés que l’homo sapiens, pourraient vivre en évoluant, ou tout simplement apparaître lors des bouleversements naturels qui ne manqueront pas de survenir dans le futur à la surface de notre planète.