Les périodes difficiles ne semblent pas finies pour les ménages sénégalais. Des sources sűres annoncent une terrible pénurie de gaz butane pour les jours ŕ venir. Elles annoncent que, contrairement aux déclarations du ministre de l’Energie, le pays va souffrir dans les prochains jours, une fois que le stock actuel de gaz sera épuisé.
La raison, selon les męmes personnes, serait comme souvent, que le gouvernement n’a pas reversé la subvention due ŕ la Société africaine de raffinage (Sar). En conséquence, cette derničre, de son côté, n’a pu payer les distributeurs, condamnés de vendre ŕ perte. De ce fait, le prochain butanier, qui attendait une commande ferme avant de mettre le cap sur le Port de Dakar, n’a pas voulu lever l’ancre, l’armateur n’étant pas sűr d’ętre payé ŕ l’arrivée.
Les populations sénégalaises, qui sortent doucement de ce que le ministre Samuel Sarr a appelé «une tension» due ŕ un retard de paiement du dernier stock de butane, la semaine derničre, devraient se préparer ŕ une situation encore plus difficile, si les informations obtenues par Le Quotidien se confirment.
Il semble, en effet, que c’est aprčs plus de 10 milliards de francs Cfa que courent la Sar et les distributeurs. Au moment oů la crise budgétaire tarde ŕ prendre fin, on ne sait jamais exactement ŕ quoi l’Etat consacre les finances publiques, quand tant de monde lui demande des comptes. On se rappelle que, il y a une dizaine de jours, ŕ Saly, le ministre de l’Energie se plaignait des faibles capacités de stockage de gaz, au Sénégal. Il disait notamment : «On ne peut plus continuer comme ça. On a une capacité de 10 500 tonnes, pour une consommation de 150 000 tonnes. Et, chaque semaine, on a besoin de deux butaniers, par rotation, parce que le Port de Dakar ne peut pas prendre plus de 4 000 tonnes». Cette occurrence justifie, selon le ministre, la volonté de construire un Sea line plus long, qui permettrait ŕ des butaniers d’une plus grande capacité de pouvoir décharger dans le port.
Si cela venait ŕ se réaliser, le Sénégal serait moins dépendant des circonstances qui le mettent souvent en situation de rupture de stock. Comme le disait Samuel Sarr lors du séminaire organisé ŕ Saly par son département, les pénuries sont souvent dues, «soit, par des retards de paiement aux fournisseurs, soit c’estle retard du butanier sur le marché, qui crée des problčmes». Samuel Sarr disait avoir réfléchi ŕ plusieurs solutions, pour en finir avec ces tensions récurrentes, solutions soumises au président de la République, qui les aurait acceptées.
Quoi qu’il en soit, s’agissant de la pénurie qui s’annonce, les services du ministčre n’ont pu fournir aucune information. Le chargé de la communication ne semblait pas au courant, tout comme le Comité national des hydrocarbures, dont le secrétaire permanent a affirmé que ce n’est pas son département qui gérait les stocks d’hydrocarbures. Et sur ce point, le directeur de la Sar, M. Carmelo Sagna, semblait, hier, classé aux abonnés absents. Sans doute que tout ce monde sortira aujourd’hui de sa léthargie, pour expliquer ŕ l’opinion les tenants de la pénurie qui se dessine ŕ l’horizon.