Les joueurs devraient ętre les principaux bénéficiaires du championnat professionnel qui devrait démarrer en fin février. C’est l’avis de Mbaye Diouf Dia, membre du Comité de normalisation du football (Cnf). Ce dernier s’exprimait en marge de la cérémonie d’ouverture d’un stage de formation de deux semaines d’une trentaine d’entraîneurs de football de 1er degré, organisé par le Cnf, ŕ l’Institut Diambars de Saly (Mbour). «Nos joueurs s’expatrient au Maroc, en Tunisie, etc., pour avoir des salaires de deux cent milles (200 000) francs Cfa. Nous avons mis un minimum planché (entre 50 000 et 75 000 francs de salaire), mais vous verrez des joueurs qui auront entre 200 et 300 mille francs Cfa. A ce rythme, ils ne voudront plus aller dans ces pays africains. Du coup c’est la premičre porte qui sera fermée pour l’exode de nos joueurs vers les pays limitrophes», prédit Mbaye Diouf Dia, par ailleurs président de l’Asc Touré Kunda, qui ne pense que du bien sur l’avčnement du football professionnel qui, selon le chargé des petites catégories au Cnf, sera «un premier pas vers la fin de l’exode des joueurs sénégalais».
Quid du nombre de clubs autorisés en Ligue 1 ? Pour un bon démarrage de ce championnat professionnel, Mbaye Diouf Dia déclare que le Cnf s’est basé sur les critčres sportifs et économiques. «Compte tenu de ce que nous avons comme expérience, la Fifa recommande qu’on ait une Ligue 1 qui sera composée de douze ŕ seize équipes. Mais, ça sous-entend des conditions sportives et économiques. Mais si l’ensemble des clubs de D1 remplissent ces critčres économiques et sportifs, il n’y a aucun problčme pour que les vingt clubs soient retenus», rassure le président de l’Asc Touré Kunda, qui ajoute : «Nous savons ce que nous sommes et nous savons nos capacités. Nous osons espérer sur un minimum de douze ŕ seize clubs et je crois que la Ligue 1 sera installée avec ces équipes-lŕ.»
Pour sa part, le directeur technique national, Amsata Fall, réagissant par rapport ŕ l’effectivité du démarrage de ce football professionnel tant attendu par les férus du ballon rond, insiste sur le respect du cahier de charges. «C’est un cahier de charges qui n’est pas tombé du ciel, mais qui avait été initié par les clubs, eux-męmes, lors d’un séminaire sur la question, en 2008 ŕ Saly. Seulement, ce cahier de charges a été revisité et contextualisé par le Cnf pour permettre d’entrer dans le professionnalisme», précise Amsata Fall.
De l’avis de ce dernier, «il y a une volonté, mais également une constitution sociale des clubs. Maintenant, cette matérialisation dépendra du respect du cahier de charges. Dans tous les cas, c’est notre vœu, notre souhait, car cela fait bientôt six ans qu’on parle du professionnalisme du football au Sénégal. Mais, il ne faut pas qu’on croit que quand on parle de professionnalisme, on pense tout de suite ŕ ce qui se fait en France, en Angleterre, etc. Non, il ne faut pas que les
gens aient peur ; il ne faut pas avoir la frilosité par rapport ŕ la professionnalisation de notre championnat. Il faut y aller dans une dynamique évolutive et progressive de professionnaliser le football, en tenant compte, non seulement du tissu économique sénégalais, de la capacité financičre des clubs et de la capacité économique de notre pays», a conclut Amsata Fall.