Si Julien Burri fait de son dernier recueil une introspection très personnelle de lui-même en écrivant sur sa relation avec son père, son écriture reste la même, dans l’évanescence, comme un désespoir de la finitude, ce rapport à la terre, ces vers sensoriels. Les couleurs s’effacent, les corps vacillent, le noir se
Alors que tout se dérobe, l’auteur remonte aux sources. L’enfance.
Dans l’ombre paternelle, les peines et les rires, qui eux aussi cesseront bientôt. Dans Si seulement, le poète sonne le glas de l’innocence. Avec le temps viendront les abruptes vérités, auxquelles on ne peut échapper. « Plus de fils après mon fils / J’aurais dû en faire plusieurs ».
La prose de Julien Burri distille une ambiance morne, un froid glacial, que traversent subrepticement quelques rais de lune, alors que la nuit tombe sur l’être aimé.
Les mots renaissent des cendres froides du passé, de la suie des beaux jours. Dans ce recueil écrit comme serait peinte une aquarelle aux tons pastels, délavés, et avant que « La nuit s’ouvre / s’écarte / se referme », Julien Burri se saisit de l’éphémère et esquisse la neige qui fond et devient boue.