Naïve que je suis, quand j'appris qu'il était prévu une revalorisation du monitorat, je me suis dit que cela pouvait être une bonne chose. Le moniteur a un rôle clé dans l'apprentissage du métier de conduite. Il a pour rôle de transmettre son savoir-faire à l'élève et s'assurer que celui-ci soit en capacité de mettre en application la théorie ingurgitée tout au long des jours d'école. Car c'est une chose de tout savoir par coeur, c'en est une autre de savoir mettre en pratique.
Quelle surprise (et indignation) quand je sus que la revalorisation moniteur, au-delà du blabla pour faire joli dans le texte, se réduira à une revalorisation des primes. Le moniteur touchera désormais une vingtaine d'euros par jour de terrain pour faire passer les contraintes d'un monitorat contractualisé. Rien concernant la transmission de notre savoir-faire sur le terrain.
Car être moniteur fait perdre du temps en ligne et nous subissons bien souvent l'agacement des chefs de départ des deux terminus ou du chef de régulation qui nous demande de "reprendre la manette".
Je sais qu'il n'y a pas vraiment de solution pour empêcher ces retards dûs aux conducteurs stagiaires, mais il est cependant possible de ruser et d'apprendre aux moniteurs comment faire pour simuler en ligne des procédures simples telles la marche à vue ou marquer l'arrêt à un signal d'espacement répété sans que ce maudit retard prenne des proportions catastrophiques.
De plus en plus de moniteurs laissent tomber les exercices simulés et c'est bien dommage pour le stagiaire qui sera notre futur collègue.
Transmettre notre savoir-faire et donner toutes les cartes à nos futurs collègues, qu'ils puissent se débrouiller seuls sans faire de fautes de sécurité, voilà la vraie revalorisation du monitorat. Les primes doivent rester la cerise sur le gâteau et non le gâteau...