Magazine France
Difficile de faire mieux comme plaidoyer contre l'actuelle décentralisation que l'exposé du Premier Président de la Cour des Comptes devant la commission Balladur.
La retransmission sur la chaîne parlementaire de l'intervention de Philippe Seguin en qualité de Premier Président de la Cour des Comptes entendu par la commission Balladur mériterait d'être diffusée dans les cours d'instruction civique.
Le diagnostic est simple :
* les collectivités locales n'ont plus de véritable contrôle à l'exception de contentieux ponctuels exceptionnels,
* la décentralisation "à la Française" a un coût totalement disproportionné entre les gains qualitatifs et leurs conséquences fiscales,
* dès que le décideur n'est plus celui qui paye, les "dérives" sont permanentes,
* le profil des "nouveaux élus" souvent très liés à la "culture de la dépense publique" (enseignants, entrepreneurs du BTP, cadres ou employés du secteur public...) est un obstacle à la limitation de l'intervention de la sphère publique.
Avec la crise économique et les chutes de rentrées fiscales diverses (droits de mutations, produits de taxe professionnelle ...), le train de vie cumulé des collectivités publiques ne peut plus être sauvegardé.
En réaction à une remarque de Pierre Mauroy, André Vallini reconnaissait cette réalité dans des termes de bon sens : le qualititatif ne mérite plus le prix actuel.
La simplification et la sélection s'imposent.
La France est devenue le pays où "tout s'écrit trop".