Montréal, Canada - Selon une étude menée par deux médecins de l’Institut de recherche du CUSM et de l’université de Montréal, 52,4 % des patients souffrant de troubles du comportement en sommeil paradoxal développent une maladie neuro-dégénérative dans les douze ans suivant leur diagnostic initial.
Cette étude réalisée auprès de 93 patients du Centre de recherche de l’hôpital du Sacré-Coeur, un centre médical affilié à l’université de Montréal, prouve que les patients souffrant de troubles du comportement en sommeil paradoxal ont 17,7 % de probabilités de développer une maladie neuro-dégénérative cinq ans après leur diagnostic, 40,6 % après 10 ans, et 52,4 % après 12 ans.
"Ces résultats établissent clairement un lien, et indiquent que ces troubles du sommeil pourraient être un symptôme prédictif des maladies neuro-dégénératives", explique le Dr Postuma.
Pour Jacques Montplaisir, directeur fondateur du Centre d’étude du sommeil : "Ces patients doivent être suivis médicalement avec beaucoup d’attention : leur observation peut permettre de définir quels sont les symptômes avant-coureurs de maladies telles que Parkinson, mais aussi Alzheimer, la démence à corps de Lewy, ou l’atrophie multisystémique."
"Ces maladies sont actuellement difficiles à diagnostiquer avec certitude avant un stade très avancé car les médecins manquent de données sur les symptômes annonciateurs. Une telle liste représenterait donc une aide précieuse dans la pratique", ajoute-t-il.
D’autre part, s’il existe des traitements efficaces contre les troubles du comportement en sommeil paradoxal, ces médicaments ne permettent pas de retarder le développement des maladies neuro-dégénératives. La recherche étant très active dans ce domaine, ces patients pourraient représenter dans un futur relativement proche une cible de choix pour tester l’efficacité de nouveaux traitements innovants pour combattre la dégénérescence des neurones.
Les troubles du comportement en sommeil paradoxal concernent une proportion restreinte de la population. Ils se développent principalement chez les hommes après la cinquantaine. Il s’agit d’une pathologie spécifique qui ne doit pas être confondue avec l’insomnie, les terreurs nocturnes, ou les réveils confusionnels.