Bon, d’accord, pour des spécialistes des nouvelles technologies, ils n’ont pas tous l’air à la page. A la décharge de Sonal R. Shah, la nouvelle co-secrétaire américaine à la Technologie et à l’Innovation, ne pas avoir de site Internet convenable à son effigie montre un désintérêt possible pour les lumières du pouvoir. Ce qui va dans le sens du nouveau président élu Barack Obama, soucieux de gouverner “avec les meilleurs”.
Le président élu s’était montré particulièrement à l’aise avec les nouvelles technologies au cours de sa campagne. Ses initiatives sur les réseaux sociaux, son attachement à son MacBookPro et son Blackberry Curve et son image de président high-tech sont sans doute une bonne nouvelle pour les adeptes d’un gouvernement jeune et connecté. Et si Obama porte des espoirs, c’est aussi dans le domaine de la lutte contre le réchauffement climatique. Peut-être peut-on espérer une vraie synergie entre ces deux domaines. Sans tomber dans l’Obamania à outrance (il faut rappeler que le président ne ferait qu’aller dans le sens du courant vert qui monte dans la Silicon Valley depuis plusieurs mois), on ne peut qu’espérer… Et attendre.
Les principales propositions de campagne d’Obama pour les nouvelles technologies sont un accès étendu au net, par la mise en place d’infrastructures adéquates et la tarification unique des opérateurs d’accès, un réseau électrique intelligent, et le dossier médical informatisé dans le cadre de la couverture universelle, autre promesse de campagne. Ces pistes ont un caractère social évident, et on ne peut qu’espérer que l’équipe qui s’installe aujourd’hui aura le même coeur à développer ses idées dans le respect du développement durable. Si possible, en soutenant la recherche en technologies vertes.
Quelques têtes
Sonal R. Shah est une économiste. Originaire d’Inde, elle s’est notamment distinguée au sein de Google, au département des Initiatives de développement global, une branche philanthropique de la société. Avant son passage à Google, elle travaillait notamment pour la banque d’affaires Goldman Sachs, où elle développait des projets dans le domaine environnemental. Son parcours, de la reconstruction des Balkans après-guerre au sein du ministère des Finances, ou en Afrique subsaharienne, témoigne de la nouvelle donne états-unienne.
On pourrait croire à cette courte biographie que Sonal R. Shah est la caution socio-écolo du département technologique de l’administration Obama. En poste avec elle : Julius Genachowski. Un parfait businessman américain, spécialiste des nouvelles technologies et des télécommunications. Compétent sur le plan technologique, a priori, mais quid des possibles signes de green-friendliness ? Une ligne de sa biographie nous révèle qu’il a aidé il y a quelques temps à fonder la New Resource Bank, première banque “verte” des Etats-Unis. Julius Genachowski a également été membre du conseil de surveillance de E2, pour Environmental Entrepreneurs, une association d’entrepreneurs indépendants qui “oeuvrent pour la mise en place d’une bonne politique environnementale dans la construction de la prospérité économique”. En résumé, E2 se veut “la voix indépendante du business pour l’environnement”.
Dernier larron à la tête de la Federal Communications Commission, Blair Levin. Ancien de Yale, c’est un pur produit de la FCC. Il est surtout connu pour être un visionnaire dans les nouvelles technologies et les télécommunications. Reste à attendre que la poudre retombe et que ces trois-là se mettent au boulot, pour voir si en votant à 91% pour Barack Obama, la Silicon Valley a assuré le futur des nouvelles technologies et du vert aux Etats-Unis.