Faut il encore poser la question suivante : la crise actuelle va-t-elle affecter les constructeurs aéronautiques, et en particulier Boeing ? Le trou d'air dans l'activité mondiale frappe inévitablement l'activité des constructeurs mais 2009 sera surtout l'année de la fin d'un cycle d'or pour le duopole mondial et plus particulièrement pour Boeing.
Voici le total des commandes enregistrées pour les avions commerciaux civils par Boeing. Le constat est clair : la chute est brutale après trois années (2005-2007) faite de records. Et l'histoire nous apprend beaucoup : par exemple le carnet de commandes rempli à l'amorce de 1998 se vida à l'aune de la crise économique asiatique. Le 747 fut touché et la production divisée par 2 entre 1998 et 2003. De plus les coupes budgétaires du department of Defense et de la Nasa vinrent enfoncer le contructeur dans la crise. Dès lors on peut se poser légitimement la question suivante : à quoi s'attendre pour Boeing dans les deux prochaines années sachant que la source de commandes des avions commerciaux va considérablement se réduire alors que l'Etat américain ne pourra pas continuer indéfiniment à creuser son déficit budgétaire pour soutenir l'activité des avions militaires. (d'ailleurs quid du contrat des avions ravitailleurs US remporté par EADS North America ? )
Commandes d'avions civils commerciaux Boeing et Airbus (96-08)
Quand on s'intéresse au niveau des livraisons, on constate que le constructeur américain se fait dépassé depuis 6 ans pour Airbus. Sur ce graphe, on remarque les grandes fluctuations des livraisons de Boeing alors qu'Airbus progresse de manière plus ou moins constante. Entre 2001 et 2003, la défaillance au niveau de la production de Boeing fût provoquée par le doublement de la productivité des lignes qui désorganisa totalement les usines de Renton et Everett (lignes d'assemblage du 737 et 747).
Livraisons d'avions civils commerciaux Boeing et Airbus (96-08)
Evidemment, il ne sert à rien de penser qu'Airbus/EADS a trouvé le schéma organisationnel idéal par rapport à son compétiteur américain. D'ailleurs le constructeur européen doit relever des défis inédits s'il veut éviter les mêmes difficultés que Boeing.