Pour toujours, peut-être, la désespérance
vient-elle laisser ses échos exténués
au pied d’un arbre ; ils reviennent de muets
voyages qui te cherchent derrière le vent.
Ô pour toujours déjà ! Sur une complainte,
les oiseaux d’amour vont déchirés,
égarés, jusqu’au ciel. De tous côtés
la nuit m’accueille ainsi, presque aussi
assoiffé que la mort, dans le brouillard
de l’extrémité de l’âme que je retrouve
arrachée au corps et qui s’achève.
Rien d’autre que t’aimer, désintégrant
les nuages dans leurs jours, vers le centre
d’un cercle oublié, amour, et t’appelant.
Para siempre, tal vez ; el desaliento
quiere dejar sus ecos agotados
al pie de un árbol. Vuelven de callados
viajes buscándote, detrás del viento.
¡Oh, para sempre ya !Sobre un lamento
los pájaros de amor van desgarrados,
perdidos, hasta el cielo. En todos lados
la noche me recibe, así, sediento
casi como la muerte, en la neblína
del extremo del alma que me encuentro
atada sobre el cuerpo, que termina.
Nada más que quererte, disgregando
las nubes en sus días, hacia el centro
de un circulo olvidado, amor, llamando.
Juan Rodolfo Wilcock, Les Jours heureux, traduction de l’espagnol (Argentine) et présentation de Silvia Baron Supervielle, [édition bilingue] collection Orphée, éditions de la Différence/Unesco, 1994, p. 85 et 84.
Contribution de Tristan Hordé