La planète se réchauffe, qu’y disaient… Ray (Melissa Leo) est mère de deux garçons, T.J., 15 ans (Charlie McDermott), et Ricky, 5 ans (James Reilly). Elle tire le diable par la queue, parce que son mari – qu’on ne verra jamais – prend l’argent du ménage pour aller jouer. Elle travaille à mi-temps, donc gagne peu, et vit dans un mobil home assez délabré, à la frontière nord de l’état de New York, près du Canada. Certes, son fils aîné la harcèle pour qu’elle le laisse travailler, mais elle refuse : il doit aller à l’école et veiller sur son petit frère. Or T.J. manque un peu de bon sens : peu avant Noël, un jour que l’eau n’arrive plus parce qu’elle est gelée dans les canalisations, il dégèle le fourbi avec un chalumeau et manque de brûler le foyer familial – qui du coup aurait mérité son nom. Ray a bien commandé un nouvel abri tout neuf, mais l’argent manque, le fabricant refuse (froidement) de livrer sans être payé, donc elle est près de perdre l’acompte déjà versé, dura lex sed lex.
Aussi, lorsque Lila (Misty Upham), une Indienne de la réserve mohawk voisine, lui « emprunte » la voiture de son mari, elle fait connaissance avec le trafic local : faire passer la frontière à des immigrés clandestins, cachés dans le coffre arrière d’une voiture. Moralement, ça ne lui fait ni chaud ni froid – restons dans une ambiance hivernale –, mais il y a des risques. Lila, pourtant la rassure : la police ne contrôlera jamais une Blanche ! Si bien que Ray se laisse convaincre et, en sa compagnie, joue les passeuses une première fois.
Tout se déroule sans incident, Ray gagne un peu d’argent, paie ses dettes, et donc recommence… jusqu’à ce que les choses tournent mal : un couple de clandestins avait un bébé, planqué dans un sac et laissé sur le siège arrière de la voiture. Or, à l’arrivée au Canada, le bébé n’est plus là, il est tombé du véhicule. Affolées, Lila et Ray retournent le chercher, dans la nuit et la neige, et le retrouvent gelé. Mort ? Non, finalement le nourrisson revient à la vie, et je n’ose pas, lecteur plein d’humour à froid, écrire qu’on a eu chaud.
Mais la police surveille les Mohawks, dont le trafic est connu, et on a vu Ray en compagnie de Lila, si bien qu’un policier avertit Ray : qu’elle se méfie de ses fréquentations. Or la catastrophe va avoir lieu d’une autre façon : la frontière doit être franchie en roulant sur un fleuve gelé, le St. Lawrence River, traversant la réserve, et dont la surface va évidemment céder au plus mauvais moment. Les deux femmes sont secourues par la police de la réserve indienne, qui en a marre de Lila, et leur met le marché en mains : l’une des deux femmes doit être dénoncée à la police de l’état. Or Lila tente depuis longtemps de récupérer son bébé d’un an, que sa belle-famille lui a enlevé ; si elle va en prison et se fait ensuite expulser de la réserve, elle ne le reverra jamais. Si bien que Ray se dévoue et finit en prison pour éviter à sa complice d’y aller.
Mais rassure-toi, lecteur au cœur sensible, ce ne sera pas pour longtemps : quatre mois, durant lesquels Lila s’occupera des deux enfants de Ray. En attendant la sortie de la mère dévouée, tu peux aller chercher sur allocine.fr un film qui se passe sous les Tropiques, histoire de te réchauffer un peu.