Ce qui n'est pas nommé n'existe pas. En matière de sexualité la taxonomie est un puits sans fond, puisque chaque chose doit avoir désormais son mot pour le dire. En parcourant distraitement le web pour glaner ça et là quelque anecdote croustillante je tombe sur le message assez obscur d'un homme soulagé de ne pas être un homosexuel refoulé depuis qu'il avait compris qu'il pratiquait le candaulisme. L'heureux homme avait trouvé un néologisme qui le lavait immédiatement de ce qui sans mot pour le dire serait sûrement une affreuse perversion.
Ignorant tout des plaisirs du candaulisme, j'en trouve une définition sur wikipedia. Aussitôt, je suis doctement averti par l'encyclopédie collaborative que je serais une buse si je confondais le candaulisme avec le vulgaire cuckolding ! Hélas, trois fois hélas, comme j'ignorais tout, jusqu'à maintenant, des plaisirs cachés du cuckolding, je ne risquais pas de confondre.
Me sentant tout à coup ignare sur les choses du sexe, je me précipite sur la page de wikipedia consacrée aux "paraphilies", c'est ainsi que l'on nomme tout ce qui sort de l'ordinaire. Je découvre la longue liste de mots inventés comme celle que l'on invente pour les collectionneurs d'objets. Puisque l'on a inventé molubdoténophile pour les collectionneurs de taille-crayons (1), il est normal d'inventer la trimammophilie pour les amateurs de femmes à trois seins (bien que ça ne doit pas courir les rues, encore que je n'ai pas fait d'enquête sur cette question).
Comme devant cette longue énumération je me trouvais bien fade, je décidais in petto de m'attribuer une perversion rare. Et comme demain matin je dois prendre un train pour Bruxelles, je me suis subitement découvert sidérodromophile. Mon honneur est sauf...
(1) PS : en me relisant, il m'apparaît important de préciser que "taille-crayon" n'est pas une perversion sexuelle bucogénitale, mais un instrument destiné à améliorer l'efficacité des crayons à papier usés.