Une série de brèves à la fois très californiennes et très pessimistes...
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"I will not give the traditional State of the State address today, because the reality is that our state is incapacitated until we resolve the budget crisis. The truth is that California is in a state of emergency. Addressing this emergency is the first and greatest thing we must do for the people. The $42 billion deficit is a rock upon our chest and we cannot breathe until we get it off."
Schwarzenegger added that California would be insolvent “within weeks”. Indeed, the state government has already ordered state offices to shut for two days a month and for civil servants to take unpaid leave. In mid-December the state ordered a moratorium on all public works.
A quoi ressemble un état en faillite ? A ça...
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Le prochain désastre financier ? --- Le magazine "Reason" nous signale que de nombreux fonds de pension US sont sur le point de s'écrouler. Un signe de la faillite des fonds de pensions privés, et de l'incurie du système de retraites par capitalisation ? Que nenni. Les fonds en difficulté sont soit publics, soit gérés par les syndicats. Notamment, leur allégence récente aux principes de "responsabilité sociale" leur a fait perdre beaucoup d'argent, ainsi que leur participation effreinée à la bulle immobilière. Parmi les fonds en danger, CalPers, le plus gros fonds de pension américain, qui gère les pensions des fonctionnaires de Californie, et sa quasi jumelle CalStrs, qui gère celle des enseignants de cet état. Voilà qui ne devrait pas remonter le moral des californiens, même s'ils ne sont pas seuls dans la galère...
Court extrait d'un long article:
Olivia Mitchell, executive director of the Pension Research Council at the Wharton School, has reviewed the performance of 200 state and local pension plans from 1968 to 1986 . She found that “public pension plans earn[ed] rates of return substantially below those of other pooled funds and often below leading market indexes.” In a study of 50 state pension plans during the period 1985–89, the Yale legal scholar and economist Roberta Romano concluded that “public pension funds are subject to political pressures to tailor their investments to local needs, such as increasing state employment, and to engage in other socially desirable investing.” She noted that investment dollars were directed not just toward “social investing” but also toward companies with lobbying clout.
Because of poor returns, these early experiments in economically targeted investments lost their allure. Most states and municipalities steered clear of social investing for a time. That hesitancy eroded during the 1990s, partly as a result of a new strategy employed by organized labor.
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But those losses may pale when the tab comes due for misplaced bets on the boom-to-bust California real estate market. According to a report released last April, CalPERS had 25 percent of its $20 billion real estate assets in the California market, which has declined faster than the real estate markets in most of the rest of the country.
In the summer of 2007, CalPERS was more than 100 percent funded. It’s now under 70 percent funded and falling, and that doesn’t fully factor in its plummeting real estate investments.
Gageons que nos médias nous présenteront ces possibles faillites à venir comme un signe de maladie du capitalisme et de la finance "néo-libérale".
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Repose en paix, numéro 6 --- La semaine dernière mourait à 80 ans, à son domicile de Los Angeles, Patrick McGoohan, l'inoubliable numéro 6 de la série "Le prisonnier".Pour les plus jeunes, la série met en scène un agent de l'état britannique enlevé et emprisonné dans un "village" aseptisé où tout est fourni par l'état, mais où les individus n'ont plus la moindre existence propre et le moindre espace de libre arbitre. "Le prisonnier", tournée dans la Grande Bretagne beveridgienne des années 60, est une allégorie ouvertement libérale et individualiste, parabole contre les abus de l'état totalitaire, dans la lignée du roman de George Orwell, 1984. La série a eu assez peu de succès à sa sortie n'y étaient pas préparés) avant de devenir cultissime dans les années 70.
Allez, générique !
Je ne suis pas un numéro !
Accessoirement, McGoohan fut un des meilleurs "serial coupables" de la non moins cultissime série "Columbo" (Peter Falk ne serait pas non plus en grande forme. Toute une époque qui s'en va... ), et commença sa carrière comme l'agent secret John Drake dans "Destination Danger". D'ailleurs, son personnage du prisonnier a gardé le même nom.
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I-nnovator -- Rarement la santé d'un PDG n'aura fait couler autant d'encre que celle de Steve Jobs, le très charismatique fondateur d'Apple. Titre massacré en bourse (alors que les résultats sont bons par rapport au reste du secteur), blogosphère en ébullition, et pas un titre de presse qui n'y aille de son analyse sur "Apple sans Jobs".Au delà des polémiques sur sa santé, qui flirtent parfois avec l'indécence, il convient de saluer l'exemple type du "serial entrepreneur", d'abord couronné de succès au début des années 80 avec Apple, puis débarqué pour cause de résultats insuffisants, puis fondateur d'une nouvelle société, Next, avec laquelle il connaîtra des fortunes diverses, et simultanément repreneur d'un petit studio d'animation, Pixar (racheté à George Lucas, autre businessman de talent), dont il fera l'un des leader mondiaux des dessins animés de nouvelle génération (Monsters, Cars, Nemo, etc...).
Pixar réussira tant et si bien que le rachat par Disney en 2006, par échanges d'actions, fera de Jobs le premier actionnaire de Disney ! Simultanément à l'aventure Pixar, fait rarissime, Steve Jobs reviendra (en 1997) d'abord comme conseiller spécial, puis comme CEO d'Apple, la société qui l'avait congédié 12 ans plus tôt. Apple est alors en quasi faillite.
La leçon de 1998 vaut d'être retenue: à l'époque, Michael Dell, fondateur des ordinateurs du même nom, leader mondial, déclare qu'Apple ferait mieux de fermer et de rendre l'argent qui reste aux actionnaires. La société a peu d'argent en caisse, l'action vaut 3$ (malgré la chute récente, elle cote encore à 82...), des produits en perte de vitesse, et n'a comme clients qu'une toute petite base d'aficionados fanatiques (dont votre serviteur), qui se réduit comme peau de chagrin sous les coups de boutoir de la concurrence, qui a depuis longtemps rattrapé son retard technologique sur la firme à la pomme et l'a dépassée en de nombreux points.
Comment apple s'en est sortie ? En i-nnovant. Car lorsque les ventes baissent, quelles qu'en soient les raisons (mauvaise gestion ou crise mondiale...), une entreprise n'à qu'un seul moyen de s'en sortir: innover. Sortir de nouveaux produits, soit meilleurs, soit moins chers que la génération précédente. Au plus fort de ses difficultés, Apple n'a jamais cessé d'investir pour innover.
I-mac, i-pod, i-phone, i-tunes music store... Tous ces produits ont, à leur façon, renouvelé les marchés de la micro-informatique, de la musique, et maintenant de la téléphonie.
Tout le monde se demande si Apple peut survivre à son fondateur si sa santé l'obligeait à abandonner définitivement la barre, tant Jobs incarne Apple. Certains rappellent fort à propos que Microsoft survit fort bien au départ du non moins emblématique Bill Gates. D'autres pensent que ce sera la fin d'Apple.
Tout inconditionnel que je sois de la petite pomme, je dirais: "qu'importe Apple". La force du libéralisme, c'est que lorsqu'une entreprise disparait, son marché ne disparait jamais avec elle. Si Apple venait à péricliter, d'autres reprendraient le flambeau, introduiraient de nouvelles ruptures dans les marchés établis, créeraient de toute pièce de nouveaux segments de marché... Dans une économie de marché, la plus brillante des entreprises n'est pas indispensable, et rien n'est réellement prévisible ni écrit.
Steve Jobs incarne ce que nos sociétés de liberté peuvent produire de meilleur. Souhaitons lui un prompt rétablissement et une vie encore longue et heureuse.
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