Question : Peut-on parler d'une politique environnementale de Bush ? Existe-t-elle vraiment ?
Hervé Kempf : La réponse est oui, elle existait vraiment. Et elle consistait essentiellement à démanteler autant que possible les réglementations de l'environnement telles qu'elles existaient, et par ailleurs à satisfaire autant que possible les demandes du lobby énergétique, et particulièrement pétrolier.
Question : Les Etats-Unis, même s'ils n'ont pas signé les accords de Kyoto, n'ont-ils pas fait malgré tout des progrès dans la lutte contre la pollution atmosphérique ?
Hervé Kempf : Deux choses : les Etats-Unis ont signé le protocole de Kyoto en 1997, mais ils ne l'ont pas ratifié. Par ailleurs, on peut distinguer les émissions de gaz à effet de serre et la pollution atmosphérique. Les gaz à effet de serre, c'est le gaz carbonique, dont on ne peut pas dire stricto sensu que c'est un polluant atmosphérique dans la mesure où il n'a pas d'effet nocif sur la santé. Mais bien sûr, il a un effet très nuisible sur le changement climatique. Et les Etats-Unis n'ont pas vraiment fait de progrès dans la réduction des gaz à effet de serre pendant les huit années où M. Bush a été leur président. Les émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis ont augmenté de 14,4 % entre 1990 et 2006.
Question : Bush n'a-t-il pas conclu son mandat sur une note plus 'verte' en protégeant des espace naturels ?
Hervé Kempf : Effectivement, George W. Bush a annoncé le 6 janvier la création de trois réserves océaniques près d'Hawai, dans l'océan Pacifique, sur plus de 300 000 m². Mais c'est un geste qui est spectaculaire, et certainement bénéfique, mais qui ne lui coûtait pas beaucoup car il ne mettait en danger quasiment aucun intérêt économique. Mais en fait, si l'on regarde attentivement, on constate que quelques jours plus tard, l'agence de protection de l'environnement (EPA) a publié le 12 janvier une réglementation favorable aux industriels en assouplissant les contraintes environnementales sur les raffineries et sur les papeteries.