Après un REVE, et avant de découvrir le résumé du livre de B.Obama, ces mots d'un journaliste destinés à l'Afrique, en guise d'introduction.
" Au moment où démarrent, aux Etats-Unis, les festivités marquant l’investiture de Barack Obama, l’Afrique, légitimement, s’apprête à prendre sa part à la ferveur de cet événement historique. On versera sans doute encore quelques larmes de bonheur. On vibrera de fierté, parce que ce sujet brillant, qui a littéralement envoûté la planète, est aussi un Africain. Mais l ’Afrique ne peut se contenter d’être seulement fière du parcours du président élu des Etats-Unis... Quelque chose doit absolument changer en Afrique ! ….
Entre deux larmes d’émotion, ce mardi 20 janvier, les Africains devront décider que l’avenir de ce continent ne peut se faire avec les héros superficiels qu’on leur propose. … Quelque chose doit changer, parce que l’Afrique ne peut être indéfiniment dirigée par des gens dont le profil est aux antipodes de celui de Barack Obama, alors que, justement, le continent compte des éléments souvent aussi brillants ! Quelque chose doit changer, parce que l’Afrique ne peut s’abandonner aux imposteurs et aux margoulins, aux putschistes et aux chefs de guerre. Mieux que les matières premières – qui n’enrichissent que quelques-uns, et toujours les mêmes –, l’avenir de l’Afrique serait plus sûrement garanti par la matière grise. Car, lorsque sera passé l’ère du despotisme – parce qu’elle passera –, lorsque seront passés les prédateurs, les corrompus et les rébellions exportatrices de pierres précieuses – parce qu’ils passeront –, lorsque les tyrans et les dictateurs auront passé ou trépassé, il faudra des hommes de qualité pour rebâtir, et c’est dès maintenant qu’il faut commencer à les former. » J.B.Placca RFI
Livre : LES REVES DE MON PERE par Barack Obama
Le récit d’Obama commence évidemment par les années d’enfance dans son Hawaii natal. Son père est un étudiant Kenyan de l’université locale, et sa mère, originaire du Kansas, vit sur l’ile avec ses parents. Alors que dans plusieurs Etats de l’Amérique continentale les mariages inter-raciaux sont interdits, ce n’est pas le cas à Hawaii: sa mère et son père se marient donc et de leur union naitra un fils qui portera le même nom que son père. Mais deux ans après, ce dernier reçoit une bourse pour l’Université de Harvard et décide de partir: le père et le fils ne se reverront que huit ans plus tard, pendant tout juste un mois. Barack Obama Jr. ne reverra plus jamais son père qui mourra une dizaine d’années plus tard dans un accident de la circulation au Kenya.
L’adolescent, puis le jeune homme devra donc se construire sans l’image du père. Après des études de droit en Californie, puis à New-York, il décide de s’établir à Chicago, dans l’Illinois. C’est l’époque Babyface, qui suit l’époque Barry de ses études universitaires. Babyface, c’est le jeune homme à la face d’ange qui pour on ne sait quelle raison, décide d’aller travailler dans les ghettos Noirs au lieu de s’avachir dans les fauteuils d’un confortable cabinet d’avocats.
Dans le monde associatif, celui des travailleurs sociaux, il fait ses premières armes, et on lui apprend sur le tas les rudiments de la psychologie des masses: “Si tu veux recruter des gens, il faut que tu t’éloignes de la périphérie pour aller au centre; que tu ailles droit à ce qui les fait vibrer. Autrement tu ne pourras jamais créer la relation qu’il te faut pour les impliquer.” Ici aussi, il se confronte aux, ou compose avec, les radicaux et les extrémistes Noirs qui, selon lui, “préféraient le rêve à la réalité, l’impuissance au compromis”. Organisation du volontariat, recherche du compromis et diplomatie avec les revendications historiques des Afro-Américains: on reconnait déjà ici quelques uns des des ingrédients essentiels de la recette qui treize ans plus tard le conduiront à la Maison Blanche.
A la mort de son père, pourtant, il ressent le besoin de se rendre au Kenya, de rencontrer sa famille paternelle, et en particulier ses demi-frères et soeurs.
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