Comment réveiller un manchot qui dort ?

« En lui marchant sur le pied, plus qu’en lui tapant dans le dos !  Cette découverte est à mettre à l’actif d’une équipe française qui, pendant plus d’un mois, a trouvé opportun d’embêter les pauvres manchots qui roupillaient sur l’ïle de la Possession », répond Edouard Launet dans son nouveau bouquin tordant qui sortira en janvier aux éditions du Seuil : Au fond du zoo, à droite. Mais qu’y a-t-il au juste au fond du zoo, à droite ? Des histoires scientifiques désopilantes, décryptées par la plume inimitable de ce journaliste avec qui l’on avait déjà traîné Au fond du labo, à gauche. En ramassant les fonds de paillasses, Launet a déniché cette fois quelques publications loufoques –et pourtant bien réelles !- dont la pertinence n’est plus à démontrer dans notre monde en crise. En voici quelques-unes :
-Le papillon se souvient-il de ce qu’il a faisait quand il était chenille ?
(Oui. « Le papillon ne prétend pas avoir une mémoire d’éléphant, mais il y a des trucs qu’il n’oublie pas »)
- La pieuvre est-elle droitière ou gauchère ?
(« Elle utilise plus volontiers les tentacules situés devant son œil directeur. Suivez mon regard, dit le poulpe. Elle a surtout 3 cœurs, ce qui lui vaut des chagrins d’amour carabinés. »)
-Pourquoi les dyptiques sautent-ils sur le toit des voitures rouges pour y pondre leurs œufs ?
(« Les chercheurs hongrois ont beaucoup pensé, analysé quelques peintures automobiles et sont revenus avec cette révélation (…) : du point de vue de cet insecte aquatique, une bagnole rouge et une mare, c’est kif-kif »)
- Qui saute le plus haut, de la puce du chien et de la puce du chat ?
(« Ctenocephalides canis, la puce du chien, avec un bon de 15,5 centimètres contre 13,2 centimètres pour Ctenocephalides felis qui fait pourtant le plus souvent joujou dans le poil des toutous. »)
- Le perce-oreille s’intéresse-t-il aux oreilles ?
(Nous pouvons affirmer ici que c’est totalement faux, quoique si l’on nous donnait là, tout de suite, un coton-tige, on s’en servirait volontiers car ça nous gratte bizarrement »)
Et Launet de prévenir : « Pour l’heure, l’homme (Homo sapiens) reste le seul animal qui s’essaie à écrire des livres sur les autres animaux. Cela ne lui confère aucun avantage évolutif particulier, mais la tâche l’occupe paisiblement. Cette nouvelle tentative sera, nous l’espérons, de nature à distraire quelques lecteurs. De toute manière, le résultat est destiné in fine à alimenter les larves de divers insectes papivores, auxquels nous souhaitons par avance bon appétit ». On déguste avec plaisir.