Un peu de vent mais pas trop. Un peu de pluie mais pas trop. Un peu de froid mais pas trop. Comme c'est l'hiver, les arbres sont déplumés et les rivières ont bruni. Le couple d'écureuil est dans les parages. Les oiseaux roupillent.
C'est mon pays. C'est mon coin, mon bout, mon havre, mon désert, mon océan, ma plage, mon aire. Rien ne m'appartient et tout est à moi. On est de quelque part, c'est sûr. Toujours.
Je pense ce matin à quelques uns de mes là-bas, ces endroits où j'ai vécu, quelques mois, quelques années. C'est drôle de percevoir à quel point ils sont là aussi, dans cet ici qui est le mien. C'est même assez émouvant de repenser comme aux époques, mon ici remplissait ces là-bas, l'un s'emparant de l'autre, l'autre s'emplissant de l'un.