Première expérience du saut j’avais 15 ans. Au cours de l’une des quelques 5 leçons d’équitation que j’ai pris un été, il m’a fallu passer une barre qui avec le recul me semblait très haute mais ne l’était certainement pas tant que cela. Peur du cheval, de la vitesse, 0 technique dans quelque domaine que ce soit, et ce qui devait arriver arriva, j’ai passé la barre mais hélas pas le cheval. Il a piler net, je me suis retrouvée comme une crêpe sur l’obstacle les jambes pendant lamentablement d’un coté, le buste de l’autre. Aïe!!! J’ai cru que je n’aurai jamais d’enfants…. On m’a bien vivement conseillé de remonter dans la foulée, j’ai dit mer** et ne suis pas remonté pendant 15 ans.
Prince arrive et son cortège de petits désagréments. Toujours aucune ou peu de technique de mon coté, mais nous pratiquons l’extérieur et cucu a une peur panique des flaques d’eau, des orties et autres mauvaises herbes du genre qu’il préfèrera à tous les coups sauter que quoi que ce soit d’autre. L’expérience aidant, j’anticipe, je lui fait faire le tour ou le contraint quand il est bien luné à marcher dedans ou dessus selon ce dont il s’agit. Sauf que les premières fois j’ai été prises par surprise. Mon gros pachyderme décollant franchement du sol, moi avec comme un sac à patates et lui me récupérant de l’autre coté comme par miracle.
Le propre de l’extérieur étant une éventuelle surprise, des chemins que l’on ne connait pas, qui n’ont pas pu faire l’objet d’un repérage topographique précis au préalable avec estimation des risques en fonction d’un frison de 4 ans et d’une cavalière quasi débutante, me vient à l’idée que savoir sauter ne serait pas du luxe et pourrait s’avérer utile voire nécessaire si ce n’est vital.
Hier donc en club avec un cheval qui sait le faire, j’ai été mise à l’épreuve. Et étrangement toutes les appréhensions de ma jeunesse se sont envolées. La jument dont j’étais affublée n’ayant pas fait mine de ralentir arrivant sur l’obstacle et y allant franchement, semblant même y prendre un certain plaisir, j’en ai fait autant. Je n’ai eu qu’à suivre son mouvement. Techniquement ça ne devait pas être ça, cependant pas au point de la gêner, ni au point de me déséquilibrer. L’obstacle c’est tout bête: faut pas se poser de question, on y va? On y va point.
N’empêche la prochaine fois que se profilera une vilaine flaque d’eau, je serai peut-être un peu plus à même de gérer la suite des évènements, laissant une part un peu moins grande au hasard….
Attention, pour ceux ceux qui sautent vraiment, enchainant des parcours à 1M et au delà, je ne veux en rien me comparer à eux. Je dis juste que passer une barre isolée reste malgré ma prime jeunesse envolée et mon manque d’expérience, dans mes cordes.
Photo par Koreus.com