Résumé : Traumatisé durant son enfance lorsque ses parents et sa petite sœur ont été sauvagement assassinés par un troll des forêts, Jack Brooks (Trevor Matthews) est depuis sujet à des crises d’agressivité incontrôlables. Devenu plombier, il prend des cours du soir dans la classe du professeur Crowley (Robert Englund) mais n’est pas très assidu. Un soir, le professeur lui demande s’il peut jeter un coup d’œil à la tuyauterie de la vieille maison qu’il vient d’acheter. Durant l’opération, Jack met à jour une malle renfermant un squelette humain et un étrange cœur. C’est le début des ennuis…
Jack Brooks : Monster Slayer est typiquement le genre de film qui fait saliver tout fan d’horreur : un titre simple mais plein de promesses, une magnifique affiche parodiant Indiana Jones et annonçant une tripotée de monstres en caoutchouc, et la présence de Robert Englund au casting. C’est donc dans l’espoir de voir au mieux un nouveau Evil Dead ou au pire une bonne série B énergique que l’amateur se lance dans le visionnage de ce petit film. Et si le film est en deça des espoirs placés en lui, il recèle tout de même quelques atouts pour passer une bonne soirée en sa compagnie.
La bande concoctée par Jon Knautz fleure en effet bon les glorieuses 80’s, époque bénie du cinéma d’horreur où des bandes folles et délirantes surgissaient à tous les coins de rues. Un des plus grands plaisirs du film consiste donc à repérer les références disséminées ici et là. L’introduction du film, dans la jungle, évoque ainsi le fameux Braindead de Peter Jackson, la maison du professeur Crowley rappelle celle du House de Steve Miner, les tentacules du monstre final font penser aux branches d’arbres salaces d’Evil Dead, et le héros looser mais attachant ressemble parfois à Jack Burton, etc. Les monstres du film sont aussi typiquement estampillés années 80, puisque Knautz, au grand bonheur des fans d’horreur, préfère le latex aux images de synthèse trop lisses. Et si certains sont très kitsch (le cyclope du début, ou le gros monstre tentaculaire font bien caoutchouteux), certainement à cause du budget limité du film, leur aspect renforce le côté attachant du métrage.
Mais même si le côté nostalgique marche à fond, le film a tout de même certaines faiblesses handicapantes. En premier lieu, il met énormément de temps à démarrer, puisque Jack ne deviendra réellement un chasseur de monstres que dans la dernière demi-heure. L’heure qui précède s’attache à nous présenter ses problèmes d’agressivité et à planter lentement le décor. Une fois encore, on sent le budget limité qui empêche le métrage de partir dans une folie bienvenue. Pendant une heure, les seuls monstres qui apparaîtront seront ceux de l’introduction du film, soit un cyclope en caoutchouc et un troll de forêts assassin des parents de Jack. C’est assez peu il faut l’avouer. Mais heureusement, le fil possède un atout de taille en la présence du génial Robert Englund. Celui-ci cabotine à fond dans le rôle du professeur possédé qui se transforme petit à petit, et assure une grande partie du spectacle. Si ce n’était pour sa performance jubilatoire, le film serait bien mou. La dernière demi-heure se réveille bien heureusement et propose quelques idées saugrenues mais marrantes, comme la « tentacule gaveuse » qui transforme les gens en zombies. Les affrontements manquent un peu de punch mais sont suffisamment efficaces pour assurer le spectacle.
Sans être la petite perle de série B qu’on pouvait espérer, Jack Brooks Monster Slayer réussit tout de même à divertir l’audience, et à présenter un héros attachant qui devrait revenir bientôt dans une séquelle on l’espère encore plus dynamique.
Note : 6/10