Roman - 245 pages
Editions de l'Olivier - janvier 2008
Prix Pulitzer - 2007
Sur une planète apocalyptique, un désert de désolation, un homme et son petit font inlassablement route vers le sud. Ils marchent seuls, affamés, poussant le caddie rempli de ce qu'ils ont bien pu trouver en chemin. Dans la lande dévastée, ils doivent faire preuve d'intelligence pour survivre. Les jours de chance pourront les conduire à des maisons en ruine contenant encore un garde-manger exploitable. Les jours de malchance, ils seront attaqués par des barbares rôdeurs, devront affronter faim, froid, neige, désespoir.La route est un roman qui nous propulse hors du temps, hors nos repères sociaux. Restant seulement les besoins vitaux, le peur et l'envie d'être optimiste dans le regard de son enfant. Le récit est linéaire, comme leur route. Pas de but précis, pas d'histoire précise. Des jours qui se lèvent et qu'il faut vivre avec force et méfiance. Comme nos personnages, on perd les repères de temps, de vitesse, de distance. Aucun nom pour le père ni l'enfant, aucun nom de lieu, même pas de syntaxe classique pour les dialogues. L'écriture est épurée au possible. Et c'est beau.
Extrait :"Il tria les boîtes de conserve et revint et ils s'assisrent près du feu et mangèrent leurs derniers biscuits salés et des saucisses en conserve. Dans une poche de son sac à dos il avait trouvé un ultime demi-paquet de cacao et il en prépara une tasse pour le petit puis il versa de l'eau chaude dans sa tasse à lui et souffla sur le bord. Tu avais promis de ne pas faire ça, dit le petit.De ne pas faire quoi ?Tu sais bien quoi, Papa.Il reversa l'eau chaude dans la casserole et prit la tasse du petit, versa un peu de cacao dans la sienne et lui tendit la tasse.Il faut que je te surveilles tout le temps, dit le petit.Je sais.Si tu manques aux petites promesses tu manqueras aux grandes, c'est ce que tu as dit.Je sais. Mais je tiendrai parole."On ne sait quasiment rien de l'avant apocalypse, de ce qui est survnu sur la Terre pour dévaster à ce point la planète. On sait très peu du passé de notre homme et son petit, sur la mère de ce dernier. Mais ils sont particulièrement attachants car vraiment universels. Leur complicité est touchante et on aime voir là le vrai sens de l'humanité, de ce qui resterait si tout le reste devait disparaître. Mais en même temps, Cormac Mc Carthy donne sa vision pessimiste du monde : le symbole est fort quand l'objet que l'homme transmet à son fils est un revolver...Ce roman de fin du monde, de survivant humain, m'a immédiatement rappelé celui de Céline Minard, Le dernier monde, qui était aussi ardu à lire que La route est aisé. Ce père qui repousse l'abandon et ce fils qui refuse toute violence ont ému Sylire, Laurent, Amanda, Essel, Cathe, et beaucoup d'autres lecteurs. Un roman de transition en route vers l'apocalypse - Rue89
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