Il m’arrive d’avoir quelques accrochages avec certains "vieux de la vieille " de la CGT ou du PCF ("ex" ou pas...).
Je vais donc mettre les pieds dans le plat (de toute manière, comme je ne suis qu’une petite conne prétentieuse qui n’y connait rien -et j’en passe- , personne, au fond, ne sera surpris par la teneur de ce billet).
J’avais déjà fait une "première tournée" sur ce thème du syndicat et du syndicalisme il y a quelques mois, dans un article, publiée ici et là, pour dire un peu ce que je pensais des gens qui gobent la propagande patronale et qui crachent sur les syndicalistes (notamment les cheminots et les postiers, victimes sacrificielles désignées de longue date et évidemment, particulièrement lorsqu’ils sont en grève) , les mêmes qui leur demandent ensuite dans leurs taules de faire l’impossible ( alors que eux mêmes ne sont pas foutus de prendre leur carte et ne respectent pas le droit de grève...).
C’était un article de soutien à la plupart de mes camarades syndicalistes.
Je leur renouvelle évidemment tout mon soutien et ma reconnaissance pour les luttes qu’ils engagent, pour leurs combats quotidiens, à double titre, (d’un point de vue de classe, et étant syndicaliste moi-même). La plupart d’entre eux sont des gens très estimables, et qu’il faut impérativement fréquenter plus souvent !
Mais parmi ces camarades syndicalistes, j’avoue qu’il m’arrive d’en croiser quelques-uns (à 99,9% des hommes, souvent ayant plus de 60 ans), sur la Toile, dans les lieux des luttes ou dans les réunions, qui ont le don de me hérisser le poil.
De par leur côté pontifiant, genre "édification des masses", méprisant avec ce qui ne vient pas d’eux, qui ne fait pas comme ils veulent eux, ne pense pas comme eux, ne correspond pas à leurs mythologies sur la classe ouvrière, sur les grèves, sur "la conscience de classe", sur l’unité etc...
J’ai remarqué que, bizarrement, ces camarades-là sont très souvent d’anciens cadres du PCF (voire de la Cégète). J’ai remarqué aussi que ce sont très souvent d’anciens cadres tout court (d’un point de vue salarial).
Je le précise, parce que je pense que ce n’est pas anodin dans cette manière de concevoir et de construire le syndicalisme en France aujourd’hui.
Il se trouve que moi, ceux dont j’apprends le plus à chaque réunion interprofessionnelle, au moment des actions communes...notamment, parce qu’ils ne rejettent rien ni personne a priori, ce sont des camarades ouvriers (ou auxquels on peut les assimiler ) et des employés, et nombreux parmi eux, de personnes "issues de l’immigration" comme on dit à la télé, et aussi souvent "provinciaux", comme on dit à Paris. Quelle que soit leur origine politique, quel que soit leur âge.
Avec ces camarades-là, on peut apprendre énormément (et mutuellement, donc tout le monde est valorisé dans le travail syndical commun, ce qui est important), en termes de stratégie syndicale, de techniques de mobilisation, de travail quotidien avec et dans le syndicat... car le contact est facile, il n’y a pas d’a priori, pas de rapports de pouvoir direct, il y a une égalité, je ne sais pas comment l’expliquer.
Ils ne nous méprisent pas parce qu’on viendrait d’arriver, parce que vous travailleriez dans les bureaux et eux sur des machines, non, ils sont souvent pédagogues et ne font pas du débat un "concours de bites", et on a envie de bosser avec eux en interpro.
Alors, quand j’entends, ou que je lis, certains "anciens ou ex", parfois je ne suis pas loin de penser qu’ils nous "bassinent", ces camarades-là, dans la mesure où, malheureusement, (et c’est mon expérience de syndicaliste "récente") la plupart d’entre eux nous castrent et nous stérilisent, plutôt que nous former et nous aider à développer nos actions, avec nos idées, nos besoins, et leur expérience.
Avec eux, sur le sujet syndical en tout cas, il n’y a nullement un échange, même vif, même virulent, non, il y a un simple désir de puissance ,d’imposer à l’autre , au "bleu", ce qu’on sait, ce qu’on ne veut pas désapprendre, ce qu’on croit, même.
Ce sont souvent les mêmes qui nous traitent de "révolutionnaires de salon", de "militant virtuel" etc..quand on s’avance à discuter d’action syndicale sur Internet dans certains forums - (alors que, comble de l’ironie, étant eux-mêmes retraités, on se rend vite compte qu’ ils passent les trois quarts de leur temps sur Internet, notamment pour déblatérer contre les gens qui font, au fond, exactement la même chose qu’eux, mais bon...)
Rares sont ceux que je croise dans cette catégorie (retraités/anciens cadres ou permanents syndicaux) qui ont une certaine "bouteille", une vraie expérience, et qui sont vraiment toujours "dans le coup", c’est à dire, non pas ont abdiqué, mais ont "passé le relais" et le passent encore , en étant toujours eux mêmes à fond sur le terrain.
Mais ça existe aussi, bien sûr. J’ai rencontré par exemple récemment un camarade que je trouve assez extraordinaire de ce point de vue, et avec qui j’ai eu une discussion un jour à Douai sur le rapport "générationnel" dans le syndicalisme, un ouvrier de l’auto.
Je lui faisais part de mon dépit du "vide générationnel", notamment dans ma branche (tertiaire juridique, bureaux à 100%), en disant qu’à nous, les "jeunes", il nous manquait des tas de choses pour la lutte. Il m’a répondu avec sa grosse voix et son accent du Pas de Calais, "Tu sais ’tiot, faut pas dire ça,c’est nous qu’avons besoin des jeunes aussi, ça nous apprend des choses qu’on avait p’tet oubliées"...
C’est peut être "bête", mais ce jour là, en quelques mots, il m’a donné confiance pour continuer.
On a besoin du lien des générations, construit positivement, pour investir complètement le syndicalisme.
Disons que croiser quelques figures d’expérience qui vous "reconnaissent" comme un des "vôtres/leurs", en fait, ça aide à mettre le pied à l’étrier. Surtout quand vos parents n’étaient pas syndiqués et qu’il n ’y a pas de culture familiale.
Je ne vous dis pas comme c’est encore plus difficile pour une femme (a fortiori jeune) de "prendre sa place" dans le syndicalisme, milieu que je qualifierai majoritairement de plutôt masculin et assez "macho". Bien sûr, ils grimpent aux rideaux et jurent leurs grands dieux que non, pas du tout ,aucun sexisme, mais bon...
Alors oui, ce que je ne supporte plus, ce sont les vieux cons (pas d’autres mots - et ils devaient être sans doute des jeunes cons avant) qui ne nous apportent rien, en terme de syndicalisme, que des remarques acerbes, que des vacheries, que des "il ne faut pas", "on ne doit pas"... et qui s’excitent ensuite comme des malades quand on leur dit, en gros, un peu à bout de voir passer leurs noirs étendards défaitistes sur le Web, d’aller faire leur commissaire politique ailleurs.
Des tartines sur ce que c’est que la lutte des classes, l’internationalisme, sur comment "il ne faut pas désespérer Billancourt", comment il ne faut rien rêver, rien espérer, en tout cas, rien de trop "fou", parce que vous comprenez sinon, on est "gauchiste", on est "irréaliste", on est "contre l’unité des travailleurs" (oui carrément...) etc...
C’est très cru et assez dur ce que je dis de ces quelques oiseaux-là, mais je pense que c’est ressenti par pas mal de "jeunes" (voire moins jeunes) quand ils sont confrontés à eux. En tout cas, moi je le ressens comme ça.
Personnellement, j’écouterai (je lirai) toujours un "ancien" avec plaisir et respect, et aussi, avec profit pour mon action , mais certainement pas pour lui lécher les bottes -non. Mais pour qu’il "m’apprenne", me transmette, et qu’on discute dans un "rapport d’égalité", pas comme s’il avait la science infuse et n’avait plus rien à apprendre lui, de personne et surtout pas d’une jeune morue dans mon style.
D’autant que, quand je vois ce que sont devenus le PCF , et le mauvais virage qu’a pris une partie de la Cégète etc.. j’ai envie de leur dire que, franchement, vu ce qu’ils nous "lèguent", ils n’ont peut être pas tant de leçons que ça à nous donner, et ils feraient mieux de la mettre un peu en veilleuse. Je dis pas qu’on fera mieux, mais bon, là , c’est franchement la merde quand même dans les organisations ouvrières, et ça n’est pas né avec Sarkozy, hein.
Quant aux "Révolutionnaires.com" - bonne expression trouvée chez un camarade ici - oui il y a de tout.
Mais c’est pareil dans la "vraie vie réelle des syndicats" de nos jours !
T’as les tire au flanc, les suivistes, les mythomanes etc...
Entre ceux qui font la révolution dans les couloirs et qui, dix minutes plus tard, s’écrasent comme des chiffes devant le taulier, ceux qui ne prennent jamais la peine de donner leur avis et sont toujours d’accord avec "le chef", sur qui ils font peser l’entière responsabilité de toute action (même aller pisser), et ceux qui sont discrets, ceux qui écoutent, qui participent, qui bossent et sont fiables , voilà, c’est comme ça, la vie, "il faut de tout pour faire un monde". (Même des vieux cons donc...)
On dirait que certains ont oublié cette donnée de base de la vie, parce que, quoi qu’ils disent, ils sont dans une vision désormais complètement fantasmée du "c’était mieux avant", dans une conception du syndicalisme qui ne correspond peut être plus à la réalité de certaines branches d’entreprises, et s’attribuent presque le mérite des conquêtes ouvrières qui ne sont souvent pas les leurs mais datent d’avant-guerre.
Ce n’est pas parce qu’il y a eu un passage de l’histoire, à ce jour, où on a pu voir naître (puis disparaître) une "conscience de classe" , prouvée et établie grâce à des mouvements de masse, que l’individu (au sens d’être "unique", de "personnalité") n’existait pas !
Je ne crois pas les gens qui me tiennent ces discours là. "Avant" c’était pareil que "maintenant" de ce point de vue : l’être humain a des caractéristiques fondamentales communes à tout le monde, oui, il y a la classe, oui, mais on ne peut pas nier la personnalité, l’originalité de chaque individu.
La grosse, l’énorme différence de mon point de vue c’est les circonstances historiques et les développements du capitalisme en Europe de l’Ouest d’une part, et d’autre part, que deux des principales organisations principales de travailleurs - la CGT-U et le PCF pour ne pas les nommer, étaient plus "qu’aidées" par l’URSS et son argent, ses moyens, sa position dominante dans la géopolitique mondiale etc.
Ils étaient "aidés" aussi par le fait que la France était majoritairement un pays d’ouvriers qui effectuaient des travaux physiquement et moralement pénibles , difficiles, et que parmi les salariés une énorme partie d’entre eux était mal payée, mal traitée etc...
C’est vrai qu’il reste une population salariée ouvrière importante en France et la "gauche" l’a bien trop oublié ces 20 dernières années. Mais il n’y a pas que cela. Et ces ouvriers ne sont plus non plus ceux du 19ème siècle (et heureusement pour eux).
Cependant, rien, dans nos organisations n’a permis (n’a voulu?) d’anticiper la baisse de l’industrialisation "pure, et la montée de la "bureaucratisation", de la tertiarisation du travail.
Ce qui me permet de conclure pour l’instant sur un point qui me tient à cœur :
beaucoup de ce que vous appelez les "révolutionnaires.com" sont des gens qui profitent de leur outil et de leur temps de travail pour aller sur Internet à des fins non-professionnelles !
Alors, soit on rentre carrément dans une guerre des professions et on fait rejaillir un vieux fond de commerce PCF-iste, ouvrièriste, un énième avatar du révisionnisme marxiste stalinien , qui veut que, en gros, qui ne travaille pas à l’usine ou sur une machine n’est qu’une merde, déjà perdu pour la lutte des classes, distinction qui fait rejaillir le vrai-faux clivage entre "intellectuels" et "manuels".
Soit on se calme 5 minutes et on envisage sérieusement ce qu’est aujourd’hui l’ordinateur, l’Internet, la place dans la vie quotidienne de ces OUTILS pour des millions de salariés en France, au travail d’abord, et dans leur vie de tous les jours aussi.
De mon point de vue, c’est à encourager (dans la mesure où ils peuvent le faire sans risque c’est à dire, s’ils n’ont pas signé de convention qui leur interdit de le faire, s’ils ne sont pas trop surveillés etc...) plutôt qu’à critiquer en permanence et à envoyer paître sur le thème (trop facile) de la condamnation du "militant virtuel".
D’abord, quelque part, ces salariés-là, ils ne font pas autre chose que les cheminots qui font grève en bloquant les trains ou que les ouvriers qui montaient des sections dans leur usine,
d’un certain point de vue : ils se servent de leur outil de travail quotidien pour participer, revendiquer... et se défendre en tant que salariés aussi.
Ensuite, on crée (on contribue à créer) une conscience de classe comme on peut avec les moyens que l’on peut, en fonction de l’époque : vidéos, musiques, télés, sites webs...Ainsi, les salariés s’informent, en temps et en heure, ils se forment aussi.C’est un bon complément à l’action de terrain.
C’est aussi un espace de liberté d’expression irremplaçable, à une époque où cette liberté est attaquée de toutes parts. Raison pour laquelle voir ces commissaires politiques débarquer sous les articles "syndicaux" (trop rares), pour juste, les casser, en plus sur "notre" site, me met en rage.
J’ajouterai aussi une dernière réflexion que je me suis faite récemment : nous vivons un monde du travail où majoritairement , le corps, le physique, le matériel, le charnel, le contact humain occupent une place de plus en plus étroite.
Un salarié à un bureau ou à un standard est dramatiquement isolé. Je m’en suis rendue compte en regardant un vieux film italien "La classe ouvrière va au paradis" et en discutant avec des camarades ouvriers.
Un travail sur une chaîne, ou dans une équipe de production ou de transports vous place directement à côté de vos semblables plusieurs fois par jour de façon malgré tout bien plus "humaine" que le travail de bureau statique, confiné, sur un ordinateur.
Les salariés "de bureaux" vivent une situation différente des autres ouvriers. Ils sont souvent seuls, même en "open space", même dans des bureaux à plusieurs, car l’ordinateur fait physiquement barrage avec l’Autre.
Quand les secrétaires travaillaient sur des machines à écrire, un coup d’oeil suffisait au dessus de leur clavier pour éventuellement voir l’autre en face d’elle. Avec un ordinateur, et l’écran en face de soi, c’est devenu impossible !
Il faut se déplacer, se décrocher le cou pour voir l’autre et éventuellement lui parler.
Que dire de tous ces salariés qui travaillent dans des centres d’appels, un casque vissé aux oreilles, des téléphones qui se décrochent automatiquement au bout de 3 sonneries etc...? !!
Souvent, les PME n’ont pas de cantine, parfois le lieu de vie commune a été supprimé pour faire un bureau, un service courrier etc...
Alors, bien sur là où le bât blesse c’est dans la poursuite syndicale, pour beaucoup.
Mais allez monter un syndicat (surtout maintenant après la loi sur la représentativité) dans une PME de 30 personnes avec le patron (le vrai, le propriétaire des moyens de production) sur le râble toute la journée, la suspicion et la méfiance de certains collègues etc...je ne dis pas qu’il faut tout excuser dans l’inaction, mais il faut comprendre.
Ensuite, il faudrait que nous, syndicalistes, nous balayions aussi un peu devant notre porte. Je ne crois pas du tout au couplet patronal "les grèves rendent les syndicats impopulaires". Bien sur sans doute on a des choses à faire pour rendre nos grèves un peu plus "populaires", dans une certaine limite.
Mais je crois surtout que le syndicat est vu comme quelque chose d’inaccessible, de lointain, de "spécialisé" pour de nombreux salariés.
Bien sur, la base du syndicalisme est une base de classe et dans une perspective révolutionnaire (ouah ! je sais j’ai dit un gros mot).
Mais pour ouvrir la "porte mentale" des salariés vers l’idée du possible d’une révolution, l’organiser aussi par le syndicalisme, il faut aussi savoir écouter leurs revendications dans l’entreprise quand elles ne portent pas que sur le salaire, ou le temps de travail.
On a un gros travail de "déculturation" à faire.
Je sais que ça en énerve pas mal de lire cela.
Mais si on veut sauver notre CGT de la bureaucratisation où elle s’enfonce (avis personnel), du subventionnement public qui l’étouffe, il faut faire des adhérents.
Pas à n’importe quel prix. Certes.
Mais il faut en faire. Il faut aussi les former, et accepter de se laisser former aussi par eux.
La demande d’une salariée de ne pas avoir à subir les blagues de cul d’un collègue libidineux toute la journée est, de mon point de vue, une demande légitime et qui entre en plein dans l’action syndicale. C’est un point d’entrée au syndicat de la boîte. Peut être que cette collègue ,épaulée, orientée vers des débuts de solution... par un syndicaliste, prendra sa carte.
La conquête de l’adhérent est difficile et se fait sur des tas de points. Elle est nécessaire. Et croire qu’il "suffit" que les salariés aient le nez dans la merde pour qu’ils adhèrent est je pense une erreur - la preuve aujourd’hui.
Je ne compte donc me priver d’aucun outil , et certainement pas d’Internet, pour lancer "mes" perches. C’est pour cela que certains discours publiés ici ou là me dépassent et malgré tout , eux , réellement contre-productifs.
Bien sur , comme je suis "formée" politiquement, un minimum, et que j’aime donc l’action de terrain, je ne me contente ni d’écrire des tracts dans ma boîte, ni d’être présente sur Internet...
Cependant , les mêmes camarades qui font des procès d’intention à longueur de journée sur l’action "réelle" de militants supposés "virtuels" qui s’expriment sur le Web m’agacent doublement car ils savent, ou devraient savoir, que quand ils posent la question "que fais-tu dans ta boîte", on ne peut pas leur répondre, si on le voulait.
Par ailleurs, je me souviens aussi que, en dépit de ma politisation, ce sont bien des discussions ici sur ce site même avec des camarades syndiqués qui m’ont fait adhérer à la CGT et me "lancer" dans le syndicalisme (et à le lancer dans mon entreprise).
Je me dis que si ça m’est arrivé à moi ça peut arriver à bien d’autres.
Donc, je refuse de mépriser y compris les velléitaires , "révolutionnaires de salon ", gauchistes, etc ...comme disent certains très dédaigneusement, de façon très méprisante ( ce mépris de "l’avant-garde" que nous reprochent bcp de salariés au fond quand on les interroge) y compris "virtuellement".
Je préfère des gens qui écrivent "révolution ou "grève générale" (ça veut dire qu’au moins, déjà, ils y pensent), et qui s’excitent tout seuls derrière leur écran, plutôt que des gens qui ne disent rien du tout parce qu’ils n’ont pas le début de l’ombre d’une "conscience".
Même si lire mille fois "révolution !", "Grève générale le 29" m’agace aussi profondément parfois.
Évidemment, tout le monde n’est pas obligé de partager cet avis.
Je suis de toute manière persuadée que certain-e-s ici n’ont aucune, mais alors aucune conscience de ce que signifie monter un syndicat dans une PME de nos jours, et ne se rendent pas compte de la "chance", d’une certaine manière qu’ils ont, ou ont eue, de bosser dans des branches (banques nationales, SCNF, EDF, Renault, Éducation Nationale) où, bon gré mal gré, le syndicat existe depuis avant leur naissance (ou presque) !!!
J’ai donc beaucoup de difficulté à écouter ces mêmes "héritiers" d’une grande CGT , longtemps membres d’un parti ouvrier fort et respecté, "nous" faire la morale quand ils s’y mettent, car ce qu’ils avancent comme étant "leur" conscience de classe, leur expérience, est pour beaucoup un succédané corporatiste protégé par des centrales puissantes auxquelles ils ont contribué et apporté certes, mais dont ils ont surtout été les premiers héritiers.
Ce n’est pas pour dire que leur expérience et leur action ne valent rien, c’est pour dire qu’elles valent dans les conditions historiques et matérielles qui étaient les leurs, aussi.
Et que parfois je regrette chez certains, sur ce sujet, cette posture pontifiante et à la longue insupportable, vis à vis des fameux "militants virtuels" (qu’ils disent...)
Voilà.
Donc, je suis pour le militantisme et l’expression syndicale sur Internet AUSSI autant qu’on peut le peut (sans se mettre trop en danger vis à vis du patron). Même s’il fait "gauchiste".
Continuez,camarades, ne vous laissez pas intimider par les "vieux cons". Et n’oubliez pas que tous les vieux ne sont pas des cons !
Écrire, ça ne m’empêche pas du tout de travailler sur le terrain, d’essayer de développer mon syndicat ,de me former, de former ses membres, de participer à mon UL, à des actions interprofessionnelles et ça ne m’empêchera pas de manifester le 29 et d’essayer de mobiliser à fond pour cette journée, dans ma boîte, et ailleurs.
La Louve