Exclusif : l'armée reconnaît que quelques soldats musulmans refusent de partir en Afghanistan
"Moins de cinq" engagés volontaires de l'armée de terre (EVAT) ont exprimé, en 2008, le souhait de ne pas partir en opérations extérieures "pour des raisons confessionnelles", reconnaît l'état-major interrogé par Secret-Défense. Il s'agit de jeunes musulmans qui ne voulaient pas aller combattre d'autres musulmans en Afghanistan. Leur nombre serait de trois ou quatre.
Un cas récent a été signalé au 1er régiment d'infanterie de Sarrebourg, en octobre dernier. Après avoir fait part de son souhait, il a rencontré un aumônier musulman des armées et il est revenu sur sa décision. Mais au moment de partir au stage de préparation à la projection, il est tombé malade durant trois semaines et n'a pas pû suivre cette formation. Il ne sera donc pas envoyé en Afghanistan, avec son régiment, qui y partira le mois prochain.
Ces cas sont rarissimes (moins de 0,01% des engagés) mais ils existent. Lorsqu'un militaire refuse de partir en opération, une procédure disciplinaire est engagée à son encontre, qui peut aboutir à la rupture de son contrat. "On choisit de s'engager. On ne choisit pas sa mission" explique l'armée de terre.
Le nombre de militaires français de confession musulmane est inconnu. La loi française interdit toute comptabilité en fonction de la religion. Mais une simple visite dans n'importe quel régiment montre que de nombreux Français issus de l'immigration s'engagent.
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Intéressant. M’a évoqué d’emblée la réflexion de Samuel Huntington dans son Choc des Civilisations. Brièvement, Huntington propose un nouveau paradigme, une nouvelle grille de lecture des relations internationales basée, non pas sur les idéologies, mais sur la notion de civilisation. Et montre, de façon convaincante à mon avis, que les affrontements ou les regroupements d’états ou d’ensemble étatiques se feront dans ce monde post-moderne inauguré par l’effondrement du système soviétique sur une base identitaire et non plus essentiellement idéologique. Avec la conséquence que nombre d’états nations jadis dépouillés de leur souveraineté par le haut (les blocs idéologiques, monde « libre » vs monde communiste) risquent de l’être, dans le courant du XXIème siècle, par le bas (dimension identitaire des peuples), sauf ci ces derniers sont cohérents sous l’angle de l’identité civilisationnelle.
Huntington montre au passage que les zones de conflit les plus dures seront celles ou des mouvements migratoires font ou feront coexister des identités civilisationnelles rivales et n’ayant pas eu le temps de s’apprivoiser mutuellement. Si cela reste possible.
Le cas de ce jeune soldat français d’origine arabo-musulmane est symptomatique : bien que français et « intégré » à la société française, il se définit avant tout comme musulman, avant d’être français. Et réagit donc comme musulman à la possibilité de devoir se battre contre d’autres musulmans. Quitte à devoir perdre son emploi.
Rien ne dit que ce cas soir représentatif des militaires français d’origine musulmane, mais il me parait aussi déraisonnable d’écarter cette possibilité que de stigmatiser la théorie d’Huntington au motif que ce dernier souhaiterait l’avènement d’un conflit généralisé entre l’Occident et le reste du monde. Etrangement, le paradigme civilisationnel d’Huntington, qui fait le postulat d’un monde multipolaire -ce plurivers décrit par Carl Schmitt- est condamné avec virulence par ceux-là même qui n’ont pas de mots assez durs et à juste titre pour pointer l’impérialisme américain et ce monde unipolaire et globalisé défendu par l’administration américaine.
Une chose est sûre : les états nations modernes ethniquement et surtout culturellement –au sens civilisationnel- homogènes caractéristiques du XXième siècle sont condamnés par cette globalisation à devoir affronter ce type de positionnement identitaire contraire à l’appartenance nationale. Que l’on soit d’accord ou pas, l’ère des états nations et des idéologies politiques globalisantes est derrière nous. A l’extérieur comme à l’intérieur de ceux-ci, conflits et alliances seront déterminés par l’appartenance identitaire plus que par l’appartenance nationale ou le sentiment d’une communauté de destin.
L’europe qui connaît depuis une quarantaine d’années une forte immigration d’origine musulmane (Maghrébine ou Turque) à l’identité affirmée et revendiquée est en première ligne d’autant plus qu’elle connaît elle-même une crise identitaire majeure marquée par le refus d’imposer aux nouveaux européens un code culturel a minima et surtout par le rejet d’une identité propre européenne, d’une culture singulière et unique, au profit d’un universalisme dévoyé et moralisant qui est à l’opposé du concept même de politique.
Voila le champ de bataille. Nul retour en arrière n’est possible, ni même souhaitable. C’est à partir de ce constat qu’il faut anticiper et construire une politique à l’échelle continentale, européenne. Refuser d’intégrer ce paradigme civilisationnel, c’est continuer à considérer en dépit de la réalité que ces nouveaux arrivants vont s’ »assimiler » ou au minimum s’ « intégrer » aux cultures européennes d’accueil et assister à une balkanisation violente et sécessionniste de notre continent. L’accepter, c’est au contraire imaginer un modèle politique nouveau, éventuellement une fédération d’états ou de régions basée sur l’autonomie et la subsidiarité, mais reposant sur l’acceptation d’un code culturel a minima (laïcité, démocratie directe et non représentative, égalité homme femme) nécessaire et suffisant pour garantir au moins la possibilité d’une coexistence de peuples très différents.
Mais sur le fond, le pessimiste joyeux que je suis a plutôt tendance à considérer que des peuples issus de civilisations aussi différentes, pour ne pas dire antagonistes, ne pourront jamais vivre sur le même territoire sans affrontement et volonté hégémonique. L’histoire d’Al Andalous est exemplaire à cet égard. Contrairement aux bisounours qui croient dur comme fer que ce fut un monde apaisé et tolérant, ces sept siècles de présence islamique en Espagne furent marqués constamment par la guerre.
L’élément clé reste le nombre.
Des exemples récents montrent parfaitement comment ces peuples d’origine musulmane savent instrumentaliser la démocratie européenne pour imposer progressivement leur weltanschauung, aux antipodes de la notre. Les limites de la démocratie lorsque se produit un déséquilibre démographique au profit des nouveaux arrivants. Et à moins que ces européens d’origine musulmane ne succombent rapidement à l’anomie consumériste occidentale et se transforment rapidement en consommateurs producteurs obèses et hédonistes, la démocratie et la culture européenne sont sans doute condamnées à disparaître en europe.
Et la responsabilité première est sans doute celle des européens eux-mêmes, trop occupés à jouir sans entraves donc à ne pas avoir d'enfants et lorsqu'ils en ont à refuser de leur transmettre cet héritage culturel indispensable à la survie d'un groupe, d'une culture ou d'une civilisation, quelle qu'elle soit.
En bon lecteur de Julien Freund et de son essence du politique, j'ai compris que le politique se fonde, entre autres, sur la distinction ami-ennemi: l'anomie et la déculturation des européens, notamment de leurs élites, sont les ruines sur lesquelles s'implante l'ennemi de toujours de l'europe qui est l'Islam.
Mais qui s'en soucie vraiment?