Le dimanche, c’est le jour des posts inconséquents. Et quoi de plus inconséquent que de vous parler de librairies madrilènes ? J’avais commencé il y a bien longtemps, j’avais continué en filigrane et cette fois-ci j’ajoute deux noms à la liste. Leçon ? Plus on connait la ville, plus on trouve des libraires corrects. Contrairement à d’autres villes où elles sont partout, à Madrid il faut chercher.
Au coin de c/ Ferraz et de c/ de Luisa Fernanda, juste en face du parc qui abrite le temple de Debod, cette construction ramenée pierre par pierre d’Egypte, offert à l’Espagne en 1968 par un gouvernement égyptien souhaitant montrer sa reconnaissance pour la contribution ibère au sauvetage d’Abu Simbel, la librairie El Aleph. En vérité, il doit s’agir d’une pièce de vingt mètres carré, guère plus, où s’amassent une quantité logiquement réduite (mais impressionnante si rapportée à la surface disponible) de volumes. Le patron semble porté sur les philosophies orientales et les romanciers asiatiques, vu l’espace dévolu à ces domaines. La sélection de poésie ainsi que de fiction espagnole est appréciable et surtout choisie. Le problème c’est que vu le manque de place et malgré les efforts évidents pour garder une logique de classement, les livres sont empilés les uns sur les autres, se cachent, se mélangent, etc. Comme une librairie de seconde main remplie de neuf. Le plus réjouissant, c’est que malgré le bordel relatif, les bouquins sont en état impeccable (et qui fréquente les librairies espagnoles sait que c’est trop rarement le cas, surtout pour les titres moins récents) et qu’à l’achat, le libraire les nettoye à la brosse et au chiffon, et gomme les éventuelles traces de doigt sur les volumes blancs.
Le coup de cœur va à La buena vida, « café de libro » récemment ouvert appartenant au cinéaste et écrivain David Trueba. C/ Vergara, à un jet de pierre de l’opéra et du palais royal. En suivant le lien, vous pourrez voir quelques photos. Cet un endroit agréable et accueillant, joliment conçu et, si on ne trouve pas des masses de bouquin qu’on ne trouvera pas ailleurs, le choix est fait avec goût. On y vend aussi une sélection intéressante et pertinente de DVD’s et de CD’s, dont, quand j’y étais, un album inédit de Matt Elliott sur Acuarela, uniquement disponible à La buena vida. Trueba y organise aussi des concerts gratuits (dont, justement, une série célébrant les 15 ans d’Acuarela) ainsi que des lectures / rencontres avec des écrivains ou des cinéastes. Lorsque j’y ai acheté un livre, on nous a offert un thé (excellent, d’ailleurs) à boire en parcourant les suppléments culturels sous fond musical de jazz. Un lieu pour passer une très bonne après-midi.
(Je m’en vais ce soir pour quelques semaines, il y aura sans doute fort peu d’activité si ce n’est un post qui devrait venir courant de la semaine prochaine)